Τέχνη και αμφισβήτηση : η μουσική ως εφαρμοσμένη τέχνη
Part of : Χρονικά αισθητικής : ετήσιον δελτίον της Ελληνικής Εταιρείας Αισθητικής ; Vol.37-38, No.1, 1997, pages 125-136
Issue:
Pages:
125-136
Parallel Title:
Art et contestation : la musique en tant qu’art appliqué
Section Title:
Κριτική και Αμφισβήτηση - Ουτοπία και Αμφισβήτηση/La critique comme contestation - Utopie et contestation
Author:
Abstract:
La musique, création individuelle et personnelle, est le produit de l’esprit rationnel (dont on considère qu’il est né vers le XVIIIème siècle avant J.C. en Grèce) et est par conséquent intimement liée à la notion de contestation. Mais il s’agit ici d’une contestation singulière, en ce sens qu’elle ne porte pas sur l’oeuvre artistique elle-même - laquelle, en sa qualité de “vecteur d’un potentiel spirituel”, c’est-à-dire en tant que réalisation des «spéculations” de son créateur, demeure «vivante» à travers l’histoire, résistant à l’usure du temps et dépassant les limites de telle ou telle “époque” - mais sur la possibilité de réutiliser la “morphogenèse” qui a présidé à sa création.Le respect de l’oeuvre artistique et de son créateur (attitude qui constitue l’aspect moral de l’esprit rationnel) oblige ceux qui viennent après lui à chercher de nouveaux modes de création, conduisant à une réforme constante des moyens d’expression, des matériaux, des systèmes, des techniques et des styles. Et c’est dans celle refonte permanente des éléments constitutifs de l’art que réside l’essence de révolution - à laquelle s’applique incontestablement le principe de la “transformation de l’exploit d’un moment historique en matériau pour le prochain”.Mais l’art peut aussi être “utilisé” - et c’est là l’autre aspect de la contestation - afin de soutenir ou de dénoncer des idées, des idéologies ou des situations, s’inscrivant ainsi dans la catégorie de l’art appliqué. La musique a ainsi fonctionné pendant des millénaires comme un art appliqué (servant des causes religieuses, militaires, etc. étrangères à la musique elle-même), en particulier à notre époque, où elle a fait partie de l’art “engagé” et dévoué à des causes exclusivement socio-politiques. Mais dans ce mouvement d’ouverture à de larges couches sociales - et dans son souci de s’en faire “comprendre” - elle a perdu beaucoup de sa qualité en tant que pensée musicale, au point qu’elle s’avère aujourd’hui négative, voire nuisible à la qualité spirituelle d’une partie énorme de la société contemporaine - créant une sorte de “prolétariat musical” qui puise ses effectifs dans toutes les classes sociales, indifféremment.Si la valeur suprême est l’homme, et si l’essence de l’homme (et ce qui le différencie de tout autre être animé) est de penser, l’art qui, au lieu de développer la pensée, se confine dans les sphères du “digeste” et du divertissant, même s’il vise à la contestation de situations pourries, à la dénonciation ou à la solution de problèmes sociaux, ne peut en fin de compte avoir qu’une influence négative sur la société, et donc condamnable.
Subject:
Subject (LC):
Keywords:
μουσική