Η ελληνική γλώσσα στο ποιητικό εργαστήρι

Part of : Χρονικά αισθητικής : ετήσιον δελτίον της Ελληνικής Εταιρείας Αισθητικής ; Vol.46, No.Β, 2010, pages 173-180

Issue:
Pages:
173-180
Parallel Title:
La langue Grecque au laboratoire poétique
Section Title:
Λογοτεχνία - Μουσική / Literature - Music
Author:
Abstract:
La langue grecque possède le privilège historique non seulement d’avoir servi à exprimer la sagesse humaine depuis les temps antiques mais aussi d’avoir créé et régalé à l’humanité les mots-concepts qui ont incarné et affermi les conquêtes de la pensée abstraite. Le Verbe (Logos) grec théorique-métaphysique constitue une des cimes les plus hautes que l’esprit humain a atteint.Mais si la pensée a eu besoin et a façonné des mots, qui l’ont aidé à transférer les messages de la Connaissance depuis le monde indicible de la cogitation abstraite à celui de l’expression explicite, une autre forme de recherche de la Vérité, celle de la Vérité esthétique, a trouvé à la langue grecque l’instrument le plus approprié pour l’accomplissement de sa mission divine.L’adage ancien ut musica poesis ou celui plus récent « la poésie est la musique du Logos » ou « de la musique parlée » contient un postulat parmi les plus fondamentaux de la technique poétique, puisqu’elle consiste à un jeu avec les mots et avec les sons (toutefois il est évident que les maximes y afférentes en réalité confondent la musique avec la musicalité).La langue grecque, non pas seulement l’ancienne, avec ses alternances de voyelles et de phonèmes longues et courtes de l’antiquité hellénique, mais aussi celle évoluée de nos jours, a conservé l’équilibre euphonique entre les consonnes et les voyelles qui lui permet littéralement de chanter par elle-même presque sans un effort particulier du poète. Ajoutons encore l’absence de l’accumulation consécutive de différentes consonnes dures dans la même syllabe observée dans d’autres langues et aussi la distribution quantitative et l’espacement satisfaisant de voyelles « ouvertes » et de celles « fermées » dans ses mots qui caractérise la nature morphologique de la langue grecque. Tous ces caractéristiques offrent à la langue grecque une rare musicalité, précieuse au laboratoire poétique.En plus sa plasticité et la polymorphie de sa structure syntactique et ses multiples possibilités expressives rendues possibles grâce à sa flexibilité répondent aux besoins d’une autre paramètre très importante de la technique poétique. La poésie utilise la langue d’une façon très différente de celle de la prose, un fait qui lui a valu sa caractérisation de langue en puissance parce qu’elle ne cesse de rechercher de nouvelles tournures linguistiques lui permettant d’exprimer ce que la langue ordinaire ne peut pas dire. La langue grecque ne connaissant aucune limitation quant au placement des mots, le poète peut placer dans son vers les parties du discours dans l’ordre qui lui convient pour obtenir la cadence rythmique désirée ou la sonorité recherchée. Il est donc évident que le poète grec dispose dans son laboratoire d’un avantage précieux ayant à sa disposition une langue-instrument qui lui permet presque toute combinaison possible de ses éléments structurels.Mais la langue grecque dispose aussi d’un privilège presque exclusif; il s’agit de la faculté de créer des mots nouveaux, de la possibilité de combiner en un seul mot diverses parties du discours (il s’agit des « mots combinés », qu’Aristote a qualifiés de « sources du discours suprême »).
Subject:
Subject (LC):
Keywords:
ποίηση, αρχαία ελληνική ποίηση, Ελλάς