Η τέχνη θα θυσιασθεί;

Part of : Χρονικά αισθητικής : ετήσιον δελτίον της Ελληνικής Εταιρείας Αισθητικής ; Vol.41, No.Α, 2001, pages 35-41

Issue:
Pages:
35-41
Parallel Title:
L’art sera-t-il sacrifié?
Section Title:
Ανακοινώσεις/papers/articles
Abstract:
Il y a quelques années on s’interrogeait sur la mort de l’art. Actuellement la question porte sur le sacrifice de l’art. Bien évidemment, cela ne peut s’entendre qu’en un sens bien précis. Il s’agit du sacrifice non pas de l’art en général mais d’une idée déterminée de l’art.Ce sont les formes traditionnelles de l’art -classicisme et romantisme, symbolisme et modernisme- qui tendent à disparaître.La caractéristique extérieure de toutes ces formes est l’immédiateté de la vision, de l’ouie. Or, cette immédiateté cède le pas à une médiateté que traduit le couple: réel-virtuel. Nous constatons que ce que l’on appelle virtuel est la reproduction « reproduite » par l’intermédiaire de l’ordinateur.Au seuil du 21e siècle, deux phénomènes viennent marquer le questionnement sur l’art. D’un côté, la prolifération des créations artistiques suivie de l’invasion de l’art et de l’éducation esthétique dans la vie quotidienne (festivals, expositions, visites de musées etc.). De l’autre côté, une tendance manifeste à juger les oeuvres d’art à l’aune des prix des salles des ventes et des galeries d’art. Avec cela les critiques d’art sont devenues partie prenante dans ce que l’on appelle « la bourre de l’art ».Le sacrifice de l’art ne s’entend pas seulement comme un recul de l’idée de l’art devant le slogan « toute création relève de l’art », mais aussi comme un manquement à ce qui a toujours été le pendant d’une interrogation philosophique sur l’homme. Car, l’art met l’homme en question. Homo religiosus ou homo economicus, homo sapiens ou homo faber, à toute conception de l’homme, à toute Weltanschauung, on a eu, jusqu'à présent, une certaine forme d’art qui lui correspondait et qui prévalait à l’époque. Une conception universelle de l’homme fait aujourd’hui défaut. C’est cette absence qui expliquerait l’anarchie artistique que l’on observe aujourd’hui où tout critère se volatilise au nom du droit à la différence.Le multiculturalisme en matière d’art est une autre façon d’annoncer le déclin de l’art au profit du folklore et d’une culture populiste, ou d’une culture de masse.Au nom de la différence tout devient indifférencié. Une clara et distincta perceptio de la valeur artistique est une chose peu partagée de nos jours.Les échos pessimistes de ces constatations se dissiperont peut-être le jour où la philosophie en se ressaisissant, nous offrira une nouvelle conception universelle de l’homme qui pourrait devenir l’expression de l’unité de l’idée de l’art, les formes d’un grand art.
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