Η θεωρία του Πλωτίνου για το ωραίο ως μια από τις πηγές της βυζαντινής αισθητικής
Part of : Χρονικά αισθητικής : ετήσιον δελτίον της Ελληνικής Εταιρείας Αισθητικής ; Vol.ΙΖ-ΙΗ, No.1, 1978, pages 107-120
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Pages:
107-120
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La theorie plotinienne du beau en tant que l'une des sources de l'esthetique byzantine
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La théorie plotinienne du Beau est une des sources les plus importantes de l'esthétique byzantine. Il est donc nécessaire de bien la connaître pour ê- tre en mesure de comprendre correctement ce que fut la pensée esthétique de Byzance.Plotin a consacré au problème du Beau les traités "Du Beau" (Enn. I 6) et "De la Beauté Intelligible" (Enn. V 8). Dans Enn. I 6, il commence par discuter la question du Beau perceptible par les sens, établissant que la symétrie n'est pas identique à la beauté, puisque parler de symétrie peut être parfois totalement inadéquat à l'objet.Pour appréhender la nature des objets visibles, il se tourne vers la sphère de la perception. L'âme, au moment où elle perçoit la Beauté, se trouve à l'unisson avec elle, la reçoit en elle et se détourne du laid. La complicité qui se noue entre l'âme et les beaux objets sensibles est possible parce que tous participent à l'Idée. En effet, ce ne sont pas les caractères formels du Beau qui intéressent Plotin, mais son essence. Cette essence, il l'entrevoit dans une idée ou un eïôος qui trouve son expression dans la matière. C'est ainsi que Plotin a trouvé au problème du Beau une solution nouvelle et plus abstraite, en incluant dans sa définition des objets esthétiques simples ou complexes, des objets du monde matériel aussi bien que des phénomènes liés aux différentes activités pratiques et objectives ou intellectuelles et spirituelles.Plotin "s'élève" ensuite à la contemplation de "l'ordre supérieur" du Beau, soulignant ainsi le caractère progressif et hiérarchisé de l'accession à la Beauté, ce qui correspond parfaitement à l'esprit du plotinisme.Au deuxième niveau du Beau, Plotin situe la beauté des activités, des vertus et des connaissances. La Beauté de l'âme et des autres choses de même niveau réside dans la purété et l'éloignement de tout ce qui relève du corps, donc du périssable, qui est source de vice donc de laideur.Le troisième niveau du Beau, c'est l'Esprit, qui procède directement de l'Un, à savoir de Dieu. Comparée à l'Un, sommet de la hiérarchie esthétique puisqu'il associe en lui le Beau et le Souverain Bien, la matière semble laide. La vision de L'Un, c'est comme la perception esthétique: à travers elle, le sujet participe à la Beauté suprême et devient beau lui-même.Dans le traité Enn. 8, cette hiérarchie du Beau est complétée par l'introduction du Beau artistique. Ce que les oeuvres d'art s'efforcent d'imiter, ce n'est pas la forme extérieure des objets, mais l'idée dont elles sont des copies plus ou moins réussies. Elucidant pour la première fois la question du rapport entre l'Art et le Beau, Plotin, loin de se livrer à une pure spéculation, fonde de toute évidence sa pensée sur une compréhension intime de l'activité artistique, en particulier celle de Phidias. Si les hommes s'entêtent à poursuivre la beauté extérieure, c'est parce qu'ils ignorent l'existence d'une autre Beauté, la Beauté noétique, qui est la seule vraie Beauté.L'édifice du Beau se trouve enfin couronné par l'introduction de la Beauté idéale de la Nature dans l'espace séparant les oeuvres d'art et l'âme du monde. Plotin identifie le Beau avec la lumière, conception qui sera reprise plus tard par Denis dit l'Aréopagite. Nous avons affaire à une conception Ontologique du Beau, puisque Plotin attribue l'Etre Véritable au monde noétique qui est beau au plus haut degré. Comme le degré de participation à l'Etre est pour Plotin proportionnel à la beauté de la substance, le Beau est chaque fois indice de l'état de l’Etre.A la fin du traité Enn. V 8, Plotin désigne comme "Beau primaire" l'Esprit, fils de l'Un, qui est lui-même au-delà de toute hiérarchie. L'âme du monde, qui reçoit de lui la Beauté est ici identifiée à Aphrodite. C'est sur ces conceptions que repose toute l'esthétique médiévale et plus particulièrement byzantine.Le chemin qui mène à la Beauté se présente donc pour Plotin comme un chemin ascendant, puisqu'il faut en quelque sorte "fuir" la beauté sensible pour se tourner vers la beauté de l'âme. L'âme devra être modelée selon la Beauté comme la statue entre les mains du sculpteur.L’acte de la perception du Beau, rendu possible par l'affinité entre l'âme et la Beauté, est sur bien des points identique à l'appréhension de la cause première: dans les deux cas, il ne peut s'agir que d'une illumination extatique, de nature émotionnelle et esthétique, à l'opposé de la connaissance discursive.Comme A. Grabar et W. Tatarkiewicz l'ont montré, la théorie ploti- nienne des arts plastiques a été reçue et réalisée par l'art chrétien à ses débuts et non par l'art romain tardif. Avant Plotin, un art avait commencé à se développer dans le monde chrétien, qui satisfaisait à ses exigences. On ignore si Plotin en a eu connaissance. Quoi qu'il en soit, mieux que ses contemporains chrétiens, il a su exposer les fondements de cet art et lui donner, grâce à son esthétique, une véritable assise théorique.
Subject:
Subject (LC):
Keywords:
Βυζάντιο
Notes:
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