Η στρατηγική του φανταστικού και ο εικαστικός χώρος

Part of : Χρονικά αισθητικής : ετήσιον δελτίον της Ελληνικής Εταιρείας Αισθητικής ; Vol.ΚΑ-ΚΒ, No.1, 1982, pages 23-36

Issue:
Pages:
23-36
Parallel Title:
A stratégie de l'imaginaire et l'espace figuratif
Abstract:
Le problème que se pose l'auteur c'est de savoir quelle est la part de l'imagination dans la constitution de l’espace des arts figuratifs et dans quelle mesure cet espace relève d'une stratégie de l'imaginaire? Pour le faire, il part de la constatation que quel que soit le domaine envisagé, que ce soit en peinture, en sculpture ou en architecture, l'espace figuratif ne doit pas être conçu sur le modèle de l'espace physique, qui existe en soi et est indépendant de ce qu'i l contient, mais comme le produit de l'activité esthétique qui crée son objet en même temps que l'espace qui l'enveloppe. Par cela même, non seulement il fait corps avec chaque oeuvre, lui étant solidaire, mais il relève du même type d'imaginaire qu'elle et résulte de l'application d'une meme stratégie.Pour mieux rendre compte du caractère imaginaire de cet espace, l'auteur limite son enquête dans le domaine de la peinture. Il en cherche les preuves en prenant ses exemples chez quelques peintres célèbres. Tel est le cas de Léonard de Vinci qui est un des peintres de la Rennaissance qui a codifié d'une façon remarquable les lois de la perspective linéaire et de la perspective aérienne et qui déclarait dans ses écrits qu'un tableau doit être comparé à la surface d'un miroir qui reflète exactement la réalité. Or, rien de tel chez lui. Il suffit de jeter un coup d'oeil sur les plus réputés de ses tableaux pour constater le contraire. Les visages de la Vierge aux rochers, de Sainte Anne ou de Saint Jean Baptiste, comme d'ailleurs les visages de la plupart des Vierges de la Renaissance sont des visages fortement idéalisés, résultat de l'application d'une stratégie de l'imaginaire. Quant aux paysages qui servent d'arrière fond à ces tableaux de Léonard, comme d'ailleurs à celui de la Joconde, ils donnent bien l'impression de paysages irréels dans lesquels se reflète l'imagination du peintre.Il en est de même de Cézanne. Les dernières années de sa vie, il s'appliquait à peindre la montagne Sainte-Victoire, mais l'on sait bien, ce que luimême d'ailleurs reconnaissait, qu'il jugeait qu'il était nécessaire d'apporter des modifications au paysage lui-même, aussi bien en accentuant les lignes du sommet de la montagne, qu'en changeant l'emplacement des maisons et de tout ce que contenait le paysage, afin de composer les plans interm diaires. Or, tout cela relève de l'imagination et montre que l'espace pictural est un espace inventé ou remanié par l'artiste, lors même ce dernier pretend rendre parfaitement la réalité. Mais en plus, que dans la constitution de l'espace pictural, il faut bien accorder sa part à une stratégie de l'imaginaire.En quoi consiste cette stratégie? Si l'on envisage l'espace pictural comme un domaine de rencontre du dessin, de la couleur et de la lumière, de leur integration à la surface d'un tableau, il faut convenir que cet espace constitue au moment de la création de l'oeuvre un lieu de transformations possibles. Car il suffit que quelques traits ou que quelques tâches de couleur soient ajoutés à ce qui a déjà été fait, pour que de nouvelles virtualités apparaissentaux yeaux du peintre qui le conduisent à s'engager dans des voies qu'il n'avait pas prévues quand il concevait son oeuvre.Il y a dès lors lieu de considérer que son activité créatrice est tributaire de deux ordres de causalités. D'une causalité qui relève directement de son imagination personnelle et qui lui permet de se représenter d'avance l'oeuvre qu'il se propose d'accomplir, et d'une causalité qui émane à chaque moment de l'état de l'oeuvre et qui ouvre devant lui d'autres perspectives. Il s'agit là d'un imaginaire impersonnel qui peut exercer sur l'artiste une forte influence, en l'incitant à modifier ses plans primitifs, en l'engageant à suivre la stratégie proposée par cet imaginaire. Dès lors on doit conclure, que ce n'est pas seulement l'artiste qui conduit son oeuvre mais qu'il est aussi conduit par elle au fur et à mesure où il la compose. Cette stratégie est pour quelque chose dans la constitution de l'espacce pictural et c'est de cette stratégie qu'est en grande partie tributaire l'espace des arts figuratifs.
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