Ο Πικάσο και το αίνιγμά του : ψυχολογική θεώρηση του έργου και της ζωής του

Part of : Χρονικά αισθητικής : ετήσιον δελτίον της Ελληνικής Εταιρείας Αισθητικής ; Vol.ΚΑ-ΚΒ, No.1, 1982, pages 117-159

Issue:
Pages:
117-159
Parallel Title:
Picasso et son énigme
Abstract:
Le talent artistique de Picasso manifesté par une maturité précoce depuis son enfance, a été fécondé sous l'influence de sa structure psychique, organisée par le "traumatisme asphyxique" de sa naissance, le "sentiment d'abandon" de son enfance, et le "caractère anal" de son adolescence. Sa création artistique a traduit par la suite, les répercussions psychologiques de ses aventures viomatiques (d'expérience vécue) sous les directives pulsionnelles du jeu euristique, de l'érotisme ardent, du travail assidu et de la parsimonie, qui ont procédé aux quatre aspects principaux de l’attitude comportementale de Picasso; l'homme ludique (ludens), l'homme libidinal (libidinosus), l'homme laborieux (laboriosus), et l'homme lucratif (lucrativus)1.Notons que son talent vigoureux lui a fait créer des oeuvres mûres pendant son enfance et ne lui a permis le dessin enfantin que cinquante ans après. Nous présentons en exemple un cheval exécuté à l'âge de 8 ans (1889) (fig. 1 ) et un autre cheval fait à l'âge de 56 ans (1937) (fig. 2).Le véritable artiste créateur est, selon Freud, un introverti talentueux, envahi de névrose ou, au moins, l'éffleurant. La souffrance, l'oppression, la frustration, fécondent le talent, qui autrement reste stérile. Nous les avons comparées avec l'état morbide de l'huître qui donne naissance à la perle. Picasso précise dans le même sens que "l'art est le fils de la douleur et de l'abandon". Et c'est à juste titre que Metzinger disait: "Guérir la lésion du psychisme qui nourrit le talent d'un artiste, serait détruire sa production artistique". C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la créativité d'un artiste s'appauvrit en qualité quand il se soumet à une psychanalyse thérapeutique qui, libérant le sujet de ses angoisses et de ses conflits psychiques, abolit la nécessité des compensations soulageantes qui se renouvellent par des créations successives. Le même appauvrissement de qualité s'observe quand l'artiste deviant riche en argent. La seule chose qui dans ces cas peut influencer favorablement la qualité de la création artistique est l'éventualité d'un événement stimulant, d'une secousse psychique, sous l'influence de laquelle s'observent des intercalations intéressantes en qualité.Dans sa longue carrière Picasso a été soumis à ces deux expériences opposées. A la souffrance psychique et à la pauvreté, qui ont admirablement fécondé son talent, et à la richesse excessive et à la libéralité, qui ont visible ent appauvri la qualité de ses créations artistiques. Dans cette dernière étape cependant quelques événements stimulants ont pu contribuer à la création de certaines oeuvres de haute qualité.Picasso n'appartient pas à une école et il n'a pas créé une manière à lui ou plutôt, une manière à laquelle il resta fidèle. Il a d'ailleurs dit: "Je n'évolue pas, je suis. Il n'y a pas dans l'art, ni futur ni passé". Et encore: "Je peins les choses comme je les sens; pas comme je les vois...". Picasso fut un révolutionnaire. Les révolutions ne sont pas des états établis, mais des soulèvements pour un renouvellemnt. De ce point de vue il fut, sans contredit un facteur très puissant au renouvellement de l'art et de la conception esthétique par l'oeuvre de sa première période, notamment par le cubisme cristal, mais en même temps un provocateur par toute son indiscipline à l'esthétique et à la réalité par l'oeuvre de sa deuxième période, notamment les déformations tératologiques.Finalement, si on avait à faire le bilan de l'"affaire de Picasso" afin d'attribuer les profits qui correspondent à 120.000 oeuvres qu'il exécuta dans quat revingt ans de travail et dont la valeur approximative s'élève à trois milliards de francs, aux facteurs qui ont contribué et selon les quote-parts de chacun, on aurait à répartir les dividendes entre: 1) le talent et l'assiduité de Picasso; 2) son psychisme névrosé et cyclothymique; 3) les femmes qui ontété assimilées à sa vie; 4) le bruit du scandale, la curiosité pour le bizarre et la moquerie du public que les extravagances, l'absurdité et les monstruosités de l'art de Picasso ont soulevé; 5) le snobisme pour le paradoxe et la réclame publicitaire qui l'ont enrichi, et 6) le "jemenfoutisme" que l'affluence des recettes lui avait permis dans un jeu lucratif. Picasso n'a pas eu de disciples car il fut un indiscipliné. Mais il a exercé des influences même sur ceux qui l'ont condamné. Si son nom ne survivra pas en tant que celui d'un grand peintre, comme certains experts l'ont déclaré, il survivra tout de même pour des raisons d'ordre psychosociologique.C'est ce que nous croyons, après l'avoir suivi pas à pas, depuis l'heure de sa naissance jusqu'à la dernière heure de sa vie, dans un parcours qui nous a permis d'élaborer son portrait psycho-critique et psycho-biographique 2.
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