Μερικές σκέψεις επί της ουσίας της κριτικής της τέχνης

Part of : Χρονικά αισθητικής : ετήσιον δελτίον της Ελληνικής Εταιρείας Αισθητικής ; Vol.ΣΤ-Ζ, 1967, pages 76-82

Issue:
Pages:
76-82
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Quelques pensées sur l’essence de la critique de l’art
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La critique de l’art présuppose un jugement esthétique inné, qui permet d’estimer directement, si l’oeuvre d’art est belle ou non. Le raisonnement critique suit cette estimation et entame avec l’oeuvre d’art un dialogue interprétatif et révélateur.Comme méthode, le raisonnement de la critique est d’abord une approche analytique, mais en même temps synthétique de l’oeuvre, et avant tout intuitive. Pour être tout cela, la critique doit se situer dans le temps et hors du temps, consulter le passé et évoquer l’éternel.La critique analytique doit savoir démembrer l’oeuvre, pouvoir la recomposer comme un tout et juger la composition, si elle est incohérente ou imparfaite, si c’est une unité dans la variété. Il faut donc pour y parvenir avoir une vision du parfait et chercher la perfection dans le domaine du possible et de l’impossible, parce que dans l’art l’impossible transparaît à travers le possible.Le critique doit être capable de faire dans son imagination une recréation synthétique de l’oeuvre, qui doit rester dans les confins suggérés par l’oeuvre.Dans l’oeuvre d’art la réalité dépasse l’imagination, elle est imprévisible et inattendue et donne les critères de l’art.L’oeuvre d’art est un achèvement créateur qui présuppose aussi un jugement esthétique poétique, tandis que le jugement esthétique du critique d’art est contemplatif. L’un n’exclut pas l’autre. Mais l’artiste est avant tout un poète, tandis que le critique est un contemplateur, qui interprète et révèle le message et la beauté de l’oeuvre d’art. La critique donc est l’art du logos philosophique. La critique se base sur le bon goût, mais la théorie est aussi nécessaire pour qu’elle ne devienne pas dogmatique.Le critique doit placer l’oeuvre d’art dans le cadre de l’histoire de l’art, sans faire de l’histoire, et montrer ce que l’oeuvre apporte de nouveau, si elle est un chef-d’oeuvre ou une oeuvre mineure, parce qu’il a une intuition de son message. Mais, tandis que l’intuition de l’artiste est pythique, ou oraculaire, c’est-à-dire divinatoire, celle du critique d’art est au fond révélatrice.La critique révèle les nouvelles valeurs que l’art apporte, et voit dans l’oeuvre d’art un monde nouveau. Et cela, parce qu’elle a la force de prendre la distance esthétique, nécessaire pour juger le nouveau objectivement.La critique ne peut prévoir ou suggérer l’avenir, car elle reste dans les régions de l’intellect, tandis que l’artiste va vers l’inconnu et crée avec la matière, grâce à son ignorance savante.Mais la critique rend vivant et valable ce qui pourrait rester assoupi et sans être reconnu pendant des siècles. Elle est donc capable de discerner ce qui dans une naissance vient au monde mort, ou vivant. La dialectique de la critique avec l’objet d’art doit se manifester en pensée discursive en paroles, tandis que l’artiste peut rester muet. L’artiste fait de la critique en donnant des paradigmes valables, tandis que le critique en énonçant des jugements valables; car être artiste signifie, avant tout, créer une forme valable, tandis que critique signifie, avant tout, créer sur la forme un jugement valable.
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Notes:
Ανακοίνωση στο Θ' Συνέδριο της Διεθνούς Ενώσεως Κριτικών Τέχνης στην Πράγα, τον Σεπτέμβριο του 1966. Εδημοσιεύθη γαλλιστί εις Rivista di Estetica, έτος XII, τευχ. 2, 1967, σσ. 205 - 212