Η καλλιτεχνική αρχή του non-finito

Part of : Χρονικά αισθητικής : ετήσιον δελτίον της Ελληνικής Εταιρείας Αισθητικής ; Vol.Β, No.1, 1963, pages 51-63

Issue:
Pages:
51-63
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Le principe artistique du non-finito
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Il est inévitable que des oeuvres d’art demeurent inachevées, ou bien qu’elles soient achevées et détériorées par la suite ; mais c’est un phénomène assez récent que de voir des oeuvres restées inachevées par une intention artistique. Cela commence à la fin de la Renaissance avec Michel - Ange et continue avec Rembrandt, Rodin, Turner, jusqu’à ce que nos contemporains élèvent l’inachevé en principe artistique pour aboutir à l’informe. Ce principe n’est toutefois pas réellement nouveau, car il a toujours été latent dans l’art. Il se présente surtout à des époques de subjectivisme intense ou de romantisme, soit pour exprimer le drame interne de l’artiste, soit pour donner une issue à de nouvelles manifestations du style. Mais au fond, toute oeuvre d’art est une synthèse de fini et de non-fini. La fin et le but de l’oeuvre ne coïncident pas toujours, et la perfection n’est atteinte qu’au moyen d’approximations successives, compte tenu des faiblesses humaines et techniques, jusqu’à ce que la perfection soit atteinte. Pour y arriver, l’art se sert d’artifices, surtout d’artifices conformes au style de l’oeuvre. La perfection de l’oeuvre d’art est donc relative et dépend de son style. Et le style dans l’art tend tantôt vers le fini, le statique, le précis, tantôt vers le non - fini, le dynamique, l’imprécis, ou plutôt il exploite ces qualités pour exprimer l’idéal de chaque époque. Préciser jusqu’à quel point une oeuvre peut demeurer inachevée et à quel moment elle doit s’achever pour paraître parfaite, c’est un problème difficile pour l’artiste, car souvent, à force d’insister à parfaire son oeuvre, il la détruit. De toutes façons, l’oeuvre doit conserver le souffle de sa vie imaginaire, qui la rend digne de paraître vivante, alors qu’en réalité elle est morte. Cette qualité contradictoire de l’oeuvre d’art est caractéristique de la beauté. Et c’est à la beauté que conduit l’esthétique de la naissance aussi bien que l’esthétique de la mort.
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