Η αισθητική του θεατρικού χώρου

Part of : Χρονικά αισθητικής : ετήσιον δελτίον της Ελληνικής Εταιρείας Αισθητικής ; Vol.Β, No.1, 1963, pages 137-159

Issue:
Pages:
137-159
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L’esthétique de l’espace scénique
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Le dramaturge, le comédien, le théâtre considéré comme espace, et le public forment les quatre éléments constitutifs de l’art que l’on appelle sommairement « le théâtre ». La psychologie collective du public théâtral, qui se crée au cours de la représentation diffère de la psychologie de la foule des assemblées publiques par le fait que, dans le cas de cette foule vulgaire la psychologie collective domine partout et s’impose comme psychologie autonome qui écarte toute manifestation de psychologie individuelle, alors que, dans le cas du public théâtral, cette psychologie collective admet l’existence parallèle de fonctions individuelles psychologiques. Autrement dit, la personnalité du spectateur peut se confondre avec la personnalité du groupe et acquérir un caractère collectif, en même temps qu’elle se trouve dans un état d’attente pour recueillir des impressions plus ou moins distinctes de celles qui sont dues à l’influence de la psychologie collective. La forme et la disposition de l’espace théâtral est un facteur essentiel pour la production de l’émotion esthétique théâtrale, puisque la condition essentielle de cette émotion est la collaboration des comédiens et du public, conséquence extrême de leur communication, de sorte que plus la liaison des quatre facteurs constitutifs du théâtre est étroite, plus le fonctionnement du genre et l’émotion créée sont artistiquement complets. Or, la liaison fonctionnelle de ces facteurs est localisée surtout sans le rapport psychologique entre la scène et le parterre, c’est à dire dans le fait de la communication entre les comédiens et le public. Et c’est précisément ce rapport qui est perturbé par l’éloignement de la forme théâtrale contemporaine de la scène simple et dépouillée des théâtres de l’époque élizabethaine, qui était la continuation conséquente des espaces ouverts, où étaient représentés les Mystères médiévaux. Du point de vue de l’équilibre des diverses parties de l’espace théâtral, la scène élizabethaine est, à travers la scène romaine, la continuation la plus conséquente du théâtre grec. L’influence des théâtres de la Renaissance italienne et de leurs décors monumentaux a déterminé une direction nouvelle pour l’idéal de l’architecture théâtrale des temps modernes, en s’éloignant encore davantage de ses modèles originaux. Le caractère inadéquat de la formation actuelle de l’espace scénique et de l’espace du spectateur pour la création d’une atmosphère qui favorise l’identification psychologique et esthétique du spectateur à la passion exprimée par des moyens scéniques a conduit et conduit encore à des expérimentations incessantes en vue d’atteindre un nouveau rapprochement des espaces théâtraux de la scène et du spectateur, avec, comme tendance dominante, le retour à la scène élizabethaine. Par ailleurs, la disposition architecturale des espaces du théâtre antique constitue un autre pôle d’attraction. (Suit un long développement sur les désavantages de la scène à trois dimensions en comparaison avec la scène ouverte des théâtres antiques). La libération du théâtre actuel de la domination du réalisme, et la création d’un nouveau mythe qui puisse concilier la vie et la poésie sera recherchée dans le rapprochement du théâtre actuel, entendu comme espace, de l’idéal esthétique du théâtre antique. L’expérience grecque acquise des représentations de tragédies classiques dans les théâtres anciens en plein air l’a montré.
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