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Du fugitif dans l’art

Ανακοινώσεις των Ελλήνων συνέδρων κατά το Ε' Διεθνές Συνέδριον Αισθητικής

• Μιχελής, Παναγιώτης, Α.

L’art grec ancien est statique; son dynamisme est contenu, sa contemplation cosmocentrique, son harmonie et les idées qu’il représente, éternelles et hors du temps.Le fugitif pénètre dans l’art avec le Christianisme qui admet que le temps a un commencement et une fin, c’est-à-dire que son développement cesse d’être cyclique et devient linéaire, historique. Les créations représentatives de l’art médiéval sont des formes dynamiques qui visent à la perfection de l’autre monde; leur harmonie ne réside pas dans la forme, mais dans le contenu qui suggère des idées sublimes d’une philosophie théocentrique.L’art de la Renaissance ramène l’infini du ciel dans l’espace de la nature. A ce point de vue c’est un art naturaliste; mais comme la nature n’a que des créations éphémères, on s’efforce de sauver ce curieux mélange d’idéalisme et de naturalisme par les moyens extérieurs de beauté: ce qui conduit à une impasse.Michel-Ange, le père du Baroque, aboutit à cause de cela à la représentation d’oeuvres non-finies dans son effort pour saisir l’instant fugitif de l’inspiration. Ce principe se généralise dans l’art moderne dont les oeuvres, qui ont cessé d’être une imitation, sont le produit d’une exécution instantanée et ne se flattent pas de durer. L’éternel a été supplanté par le fugitif dans sa forme la plus matérielle.Évidemment, dans l’art, on n’a jamais pu méconnaître la valeur de l’instant fugitif, car sans lui on ne peut concevoir l’éternel, et inversement. C’est pourquoi l’on recherchait le moment fertile. Cela vaut encore de nos jours, mais la sérénité de la beauté cède la place à l’intensité du moment, qui fait choc, mais de courte durée.C’est pour l’art, je crois, l’innovation la plus fondamentale; elle lui ouvre de nouvelles perspectives, inconnues dans son histoire, dans sa tradition et dans sa conception du Beau.

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