Ο Malebrance και η αισθητική
Part of : Χρονικά αισθητικής : ετήσιον δελτίον της Ελληνικής Εταιρείας Αισθητικής ; Vol.23-24, No.1, 1984, pages 115-130
Issue:
Pages:
115-130
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Malebrance et l'esthétique
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L’«occasion» de cet article sur l’esthétique du grand occasionnali- ste, fut une question concernant l’existence d’une esthétique de Malebranche, tirée des actes du congrès «Journées Malebranche» (Paris 1965).Corne Descartes, Malebranche ne s’occupe pas de questions d’esthétique. On peut pourtant trouver dans sa métaphysique les traces d’une esthétique. Ainsi, par les exemples tirés du domaine des Beaux Arts qu’il utilise pour expliquer ses théories métaphysiques, on peut conclure qu’il a quelques connaissances sur la peinture, domaine où il suit les modèles classiques. Il reconnaît un rôle de divertissement à la littérature, tout en la traitant —surtout la poésie —avec circonspection, à cause de la mauvaise influence qu’elle peut avoir sur l’esprit. Ici aussi il plaide pour l’idéal du classicisme contre celui du baroque. Quant à la musique, il veut la fonder sur les mathématiques, sans nier pour autant le rôle de l’imagination pour les compositions musicales.Dans ses vues générales sur l’esthétique, il accepte l’identification classique de la beauté et de la vérité.Dans son système occasionnaliste, les beautés sensibles sont l’occasion pour Dieu de nous montrer les beautés intelligibles. Mais le beau sensible est dévalorisé par rapport au beau intelligible, parce qu’il empêche l’esprit de contempler la vérité. Ceci rend Malebranche ennemi de toute distraction sensible.Ces préoccupations morales, ainsi que quelques autres traits de son oeuvre —vivacité du style, emploi du dialogue, relations avec la poésie— pourraient faire rapprocher l’esthétique de Malebranche de celle de Platon.Pour Malebranche l’artiste réel est Dieu, qui a créé l’univers sur les bases d’un ordre inébranlable. Ainsi, esthétique et métaphysique se rencontrent derrière les mathématiques, expression formelle de cet ordre.Finalement, l'esthétique de Malebranche apparaît sous un double aspect: Le premier, exprimant son vrai point de vue sur la nature du beau, est l’esthétique du monde intelligible; le deuxième, l’esthétique du monde sensible, n’est qu’une simple ombre du premier.On peut trouver une influence de Malebranche dans l’oeuvre du Père André, l’un des premiers esthéticiens français, ainsi que dans les vues esthétiques de Diderot. Plus près de nous, il semble, enfin, que le peintre surréaliste Magritte ait été un grand lecteur et admirateur de Malebranche.
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