Παλαιολόγεια αμφιπρόσωπη εικόνα από το Διδυμότειχο
Part of : Αρχαιολογικόν δελτίον ; Vol.56, 2001, pages 383-406
Issue:
Pages:
383-406
Parallel Title:
Une icône bilatérale de l’époque des paléologues à Didymoteichon
Abstract:
Didymoteichon conserve, dans l’église du Christ-Sauveur, une icône bilatérale processionnelle de 104 cm. sur 80 cm., placée dans un cadre de 4 cm. de large. L’avers représente la Vierge Hodégétria; sur le revers apparaît le Crucifiement. Appartenant probablement au décor initial d’une église (peut-être ka- tholikon d’un monastère), l’icône occupait la rangée inférieure de l’iconostase. Son état de conservation est peu satisfaisant. Un emplacement réservé à la hampe est visible au milieu du bord inférieur. D’un point de vue technique, l’icône est formée d’une planche de bois, revêtue d’une mince couche de plâtre, sur laquelle est collée une toile très fine qui reçoit une peinture à la détrempe sur fond d’or.La Vierge est figurée à mi-corps, portant sur le bras gauche l’Enfant dont elle effleure les pieds de sa main droite. Elle est vêtue d’un maphorion pourpre, sous lequel dépasse une coiffe gris-ciel. Le Ch rist-Enfant porte une robe ocre-jaunâtre et bénit de la main droite. La Vierge est encadrée des archanges Michel, à gauche, et Gabriel, à droite, figurés en buste. Le modelé des chairs est très délicat: vert foncé pour les ombres, ocre pour la plus grande partie des visages et rehauts blancs pour les parties éclairées. Des revêtements métalliques, relativement récents, couvrent les nimbes des figures. Deux mains en métal précieux appliquées sur les corps de la Vierge et du Christ, pieuses offrandes des habitants de la ville, constituent, elles aussi, un ajout postérieur. L’épithète toponymique η δημο/τυχήτι/σα - ou Vierge de Didymoteichon - se détachant en lettres blanches sur un cadre rectangulaire au fond rouge, à hauteur de l’épaule droite de Marie, n’a aucun rapport avec le type iconographique de l'Hodégétria et est de toute évidence, à en juger par les éléments techniques et paléographiques, postérieure à la création de l’i cône.Le type iconographique de l’oeuvre se distingue du modèle traditionnel de l'Hodégétria par l'attitude de Marie, légèrement tournée à droite, la main droite posée sur les pieds de l’Enfant, et par la position du Christ dont l’avant-corps et le visage sont également tournés à droite. Cette variante du type de l’Hodégé- tria se rencontre en nombre limité dans des représentations datant de la fin du 13e - première moitié du 14e siècle.Le Crucifiement représente le Christ sur la Croix plantée dans un rocher ocre-brun. Portant le perizo- nium autour des reins, Jésus a les pieds cloués chacun séparément sur une planchette. Le corps légèrement courbé vers la gauche, il incline la tête vers l’épaule droite. Le sang qui coule des pieds du Crucifié se répand vers la grotte. Dans les angles supérieurs, au-dessus de la traverse de la Croix, les archanges Michel, à gauche, et Gabriel, à droite, se lamentent. La Vierge et saint Jean se tiennent de chaque côté de la Croix. La mère de Dieu, à gauche, brisée par la douleur, est enveloppée dans son maphorion pourpre. Ses souliers sont rouges. Jean, à droite, accablé de tristesse, porte un himation ocre-grisâtre. Au fond on aperçoit les murs de Jérusalem.D’une exécution très soignée, la scène respire la noblesse et le sens de la mesure. Le modelé des chairs est d’une délicate harmonie de tons: vert clair pour les ombres, ocre pour la plus grande partie des visages et des mains, rose sur les joues, cinabre sur les lèvres et rehauts blancs pour les parties éclairées.Le type iconographique répété l’image médio-byzantine de la Crucifixion. La dramatisation, qui se manifeste tant dans l’esprit que dans la forme, correspond à la mentalité de l’époque paléologue: le corps du Christ s’infléchit, abandonné à la mort, et sur le visage des témoins de la scène, la souffrance se lit notamment à l’affaissement des sourcils; le visage de la Vierge se tord de douleur.L’iconographie et le style de l’icône de Didymoteichon plaident en faveur de l’époque des Paléologues. Les exemples les plus proches de notre oeuvre, tant d’un point de vue stylistique qu’iconographique, se rencontrent parmi les icônes portatives de la fin du 13e et du premier quart du 14e siècle. Ce sont les icônes bilatérales conservées à Ohrid qui nous offrent les parallèles les plus proches. Aussi notre icône a-t-elle toutes les chances de dater du premier quart du 14e siècle, voire des années 1311-1321 qui illustrent "l’étape classique" du style des Paléologues.L’Hodégétria et la Crucifixion sont dues à un même peintre, formé apparemment dans les ateliers impériaux de Byzance. Témoignage de l’art paléologue à son apogée, l’oeuvre de cet artiste habile et illustre, qui faisait vraisemblablement office de "palladium" de la cité, est à rattacher à l’activité militaire de l’empereur Andronic III (1328-1341) à Di dymoteichon.
Subject (LC):
Notes:
Το κείμενο της παρούσας μελέτης έχει ως βάση σχετική ανακοίνωση της υπογράφουσας στο Δέκατο Ένατο Συμπόσιο Βυζαντινής και Μεταβυζαντινής Αρχαιολογίας και Τέχνης. Πρόγραμμα και περιλήψεις εισηγήσεων και ανακοινώσεων. Αθήνα 7-9 Μαΐου 1999, Αθήνα 2000, σ. 94-95., Περιέχει εικόνες, Το άρθρο περιέχεται στο τεύχος: Μέρος Α'-Μελέτες