Giacomo Badoer et le commerce de l’alun et des cendres à Constantinople au XVe siècle

Part of : Θησαυρίσματα ; Vol.37, 2007, pages 87-99

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87-99
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L’article s’efforce de dresser l’état des nombreuses publications parues depuis l’édition du livre de comptes du jeune marchand vénitien Giacomo Badoer, établi à Constantinople durant les années 1436-1440, peu de temps avant que la ville tombât aux mains des conquérants turcs. Les vingt-deux publications repérées sont quelquefois difficiles d’accès. Un sujet avait peu retenu l’attention, l’ intérêt porté par le marchand vénitien à l’importation de matières premières indispensables à l’industrie chimique, à la préparation des cuirs et peaux et à la teinture des fibres textiles, à la savonnerie, à la verrerie et à la miroiterie. Ces deux matières premières, l’alun et les cendres, faisaient l’objet d’un commerce actif, Badoer acheta à différents marchands plusieurs qualités d’alun (allume catino ou de Syrie ou d’Alexandrie, allume de sorta aux qualités mêlées, enfin le plus pris é allume de rocha ou de mine ) qu’il expédia à Venise, conditionné en tonneaux, sur des bateaux commandés par des patrons grecs qui faisaient escale à Candie. Les cendres provenaient de la calcination de plantes halophytes (contenant du sel) séchées et brûlées sur les plages de Syrie, elles fournissaient la soude qui servait de fondant (pour abaisser la température de fusion des produits siliceux) dans l’industrie du verre et épargner le combustible. Badoers’engagea dans plusieurs affaires d’importation de cendres, les cargaisons dépassaient souvent plusieurs centaines de cantars syriens (1 cantar de Damas = 5 cantars de Constantinople). La marchandise coûtait peu sur les lieux de production, le nolis (prix du transport) multipliait son prix par deux sur le trajet Beyrouth-Constantinoplc-Venise. Ces différents marchés montrent la qualité de l’expérience du jeune marchand vénitien, sa connaissance des changes monétaires, sa capacité à rectifier des erreurs commises par ses partenai res en matière de conversion des poids et mesures. Replacé dans le contexte macro-économique des études suscitées par ce livre de comptes, ce bref aperçu illustre la vitalité des activités commerciales assumées par les marchands établis à Constantinople dans la première moitié du Quattrocento, la cité impériale demeurant un pivot des échanges entre les places du Levant et les cités industrielles de l’Occident.
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