Η Ιωάννειος αποστολικότης του θρόνου της Κωνσταντινουπόλεως
Part of : Θεολογία : τριμηνιαία έκδοση της Ιεράς Συνόδου της Εκκλησίας της Ελλάδος ; Vol.67, No.2, 1996, pages 230-267
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230-267
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Les racines apostoliques du trône de Constantinople constituent un fait incontestable, prouvé par le moyen de l’Église locale de la petite ville de Byzance, qui fut incorporée au trône et, au moment de la fondation de la Nouvelle Rome, constituait presque la moitié de la ville. Dans le célèbre texte de la Doctrine des Apôtres (Doctrina Apostolorum), écrit entre la fin du Ilème et le début du Illème siècle et parvenu à nous en traduction syriaque, l’apostolocité de l’Église locale de Byzance est particulièrement soulignée (W. Cure ton, Ancien Syriac Documents, London 1864, 34).Cette tradition fut mise en valeur pendant la période du schisme acacien (484-519), où la confrontation entre les trônes de l’Ancienne et de la Nouvelle Rome menait à la contestation des droits canoniques du trône de Constantinople avec le critère absobu de la conception occidentale sur l’apostolicité des trônes patriarcaux. Il est très caractéristique que, lors de la visite, selon la tradition, du pape Jean (525) à Constantinople, on a mis en avant —avec l’appui même de l’ historien Procopius — la tradition attribuée à Dorothée de Tyr, selon laquelle d’ordination de Stachys comme évêque de Byzance fut faite par l’ apôtre André (PG 92, 1072). Cette tradition a influencé la littérature relative à l’oeuvre apostolique du premier appelé parmi les apôtres André, ce qu’on ne peut pas contester par des hypothèses, puisqu’ il est affirmé aussi par la propagation étonnante —dès le début du Vème siècle— de la vénération de l’apôtre André dans toutes les Églises locales de l’Orient et de l’Occident ayant de rapports spirituels avec Constantinople.L’ utilisation non systématique et non officielle de cette tradition en Orient pour mettre en avant l’apostolicité du trône de Constantinople, est incontestablement due à la compréhension de l’apostolocité surtout comme succession de foi, se rapportant à tous les apôtres et non seulement au fondateur de l’Église locale. De toute façon, cependant, la sensibilité sur cette idée plus générale de l’apostolicité a été mise en fonction. L’affirmation parallèle de l’apostolicité et de l’oecuménicité du trône de la Nouvelle Rome indique, d’ailleurs, non seulement leur développement conjoint pendant le Vlème siècle, mais aussi Y «indifférence» du trône de soutenir l’oecuménicité s’appuyant au contenu de la tradition relative à l’ apôtre André.Par ailleurs, parallèlement à la tradition de l’apôtre André fut aussi développée la tradition sur le rapport du trône de Constantinople avec saint Jean l’Evangéliste, dont l’activité apostolique en Asieet en Europe jetait les fondements, selon le susmentionné témoignage de la Doctrine des Apôtres, du rapport, direct ou indirect, avec le trône de la Nouvelle Rome. L’apostolicité johannique du trône de Constantinople correspondait plus directement à la sensibilité des Byzantins sur la compréhension de l’apostolicité avant tout comme succession de foi, puisque saint Jean l’Evangéliste avait inscrit dans son Evangile la tradition apostolique. Il devient ainsi clair pourquoi, au moment où s’achévait le cercle de la tradition sur le rapport entre le trône et le premier appelé parmis les apôtres André, le Patriarche oecuménique Photius a mis en avant, dans sa Lettre à l’ évêque-primat d’ Arménie Zacharie, l’ apostolicité johannique du trône. Il est très caractéristique que, dans cette Lettre, l’apostolicité des quatre premiers trônes patriarcaux est attachée aux quatre évangélistes, tandis que celle du trône de Jérusalem est attachée au caractère sacré de la Terre Sainte. En effet, l’apostolicité du trône de Rome se réfère à saint Luc, celle de Constantinople à saint Jean, celle d ’Alexandrie a saint Marc, et celle d’ Antioche à saint Mathieu (Pravoslavnyi Palestinskij Spornik, 31, 1982, p. 179).Cette affirmation officielle de l’apostolicité johannique du trône de Constantinople présuppose l'existence d’une tradition relative antérieure, ce qui ressort même de la déclaration du Patriarche Oecuménique Ignace dans le synode de Constantinople de 861 (Prima - secunda). La déclaration d’Ignace était une réponse aux délégués du pape au Synode, qui se sont déclarés représentants «du trône apostolique»; elle est conservée dans la collection canonique du cardinal Deusdedit (Xl ème siècle) en traduction latine et porte ainsi: «... J’occupe, moi aussi, le trône de l’apôtre Jean et du premer appelé apôtre André» (Wolf von Glanvel l, Die Kanonessamlung des Kard. Deusdedit, Iderbon 1905, p. 603).Le développement — parallèle ou conjoint — de ces deux traditions ne doit pas être considéré comme étant sans aucun rapport aussi avec les relations spirituelles plus profondes existant entre les apôtres André et Jean. Ces relations spirituelles sont manifestées —directement ou indirectement— dans la tradition apostolique et post-apostolique. La sensibilité de saint Jean l’Evangéliste de mettre en avant, dans son Evangile, l’autorité extraordinaire de l’apôtre André dans le choeurdes apôtres est très caractéristique, tandis que tout ce que nous connaissons sur le premier appelé parmi les apôtres provient surtout de saint Jean et ses disciples. Lorsque le disciple de saint Jean Papias d’Hierapolis se réfère à la tradition des «presbytres», il met l’ apôtre André au premier rang en le faisant précéder à l’ apôtre Pierre et Jean l’Evangéliste (E u s è b e, H.E., III, 39, 3-4).Cette sensibilité de saint Jean et de ses disciples pour la personne et la prédication de l’apôtre André est expliquée de façon plus complète dans une autre tradition, sauvée dans un fragment du Canon du Mouratori (fin du Ilème siècle). D’après cette tradition, saint Jean l’ Evangéliste et un cercle de ses disciples avaient décidé, à l’instigation de saint Jean, de jeûner et de prier pendant trois jours, afin que leur soit révélé le contenu de l’Evangile. Mais, durant la première nuit se présenta l’ apôtre André qui leur révéla le contenu de l’Evangile selon Jean: «... Eadem nocte revelatum Andreae ex apostolis ut recognoscentibus cunctis Johannes suo nomine cuncta describeret». Ce témoignage provient clairement du cercle des disciples de saint Jean l’ Evangéliste et allègue la prédication de l’apotre André comme la principale source de l’Evangile selon saint Jean. Cette relation, personnelle et spirituelle, entre André et Jean démontre la liaison — parallèle ou conjointe — des deux apôtres avec l’apostolicité du trône de Constantinople, puisque, d ’une part la tradition johannique se rapportait intérieurement à l’ apotre André au moyen du contenu de l’Evangile selon saint Jean et, d’autre part la tradition sur l’apotre André s’intégrait dans sa référence à la tradition johannique. En effet, comme par la tradition johannique c’ était l’apotre André qui, en dernière analyse, était mis en devant, par la tradition sur l’apotre André se relevait indirectement aussi l’apostolicité johannique du trône de Constantinople. Mais, si la tradition sur le premier appelé parmi les apôtres était propre à la succession apostolique selon l’ ordre, la tradition sur saint Jean l’Evangéliste accentuait particulièrement la succession apostolique selon la foi; c’est pourquoi, le trône de Constantinople était caractérisé officiellement comme trône de Jean et d’André, puisque l’ un existe dans l’autre de manière qu’ils se maniféstent l’un dans l’autre.
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Notes:
Περιέχει σημειώσεις, Εισήγησις εις το Διεθνές Συμπόσιον της Πάτμου (22-24 Σεπτ. 1988) διά τα «900 χρόνια Ιστορικής Μαρτυρίας (1088-1988)» της Ι. Μονής του Αγίου Ιωάννου του Θεολόγου. ΔΙΠΤΥΧΩΝ ΠΑΡΑΦΥΛΛΑ, 2, 1989, 53-86.