Η κοινωνική ένταξη των αστών προσφύγων στην Πόλη
Part of : Δελτίο Κέντρου Μικρασιατικών Σπουδών ; Vol.9, 1992, pages 61-77
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61-77
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L'integration sociale des refugies urbains dans la ville
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Au sein des enjeux politiques et des activités diplomatiques de notre époqueet sous le retentissement, hélas, des armes, apparaissent des questions de retracementsde nouvelles frontières entre les pays balkaniques, de déplacementsmassifs de populations et, par conséquent, des questions de réfugiés. C’est làune des raisons pour lesquelles notre question des réfugiés de l’Asie-Mineure,en 1922, demeure une question d’actualité et d’intérêt permanent.Un phénomène aussi compliqué que ce dernier peut servir de base d’analysepour plusieurs faits sociaux, d’envergure ou de dimensions modérées. Ainsi,par le présent rapport il est proposé que la société actuelle grecque (et sonsupport socio-spatial qu’ est la ville grecque) soit analysée en fonction de sacapacité d’affronter les questions sociales actuelles, en comparaison avec sesactes réalisés auparavant, pendant les années ’20, face à la question des réfugiés. Partie du Traité de Lausanne (1923), la Convention concernant l’échangedes populations grecque et turque fut non seulement le fruit du conflit grécoturcmais aussi et surtout la composante d’une question générale, celle deséchanges des populations dans les Balkans. Elle ratifie sur le plan diplomatiquece qui avait été dicté par les armes sur le champ de bataille et impose denouveaux déplacements de populations. En même temps, elle impose le «définitif» et 1’ «irrévocable» à la question des réfugiés, ce qui fut une nouveauté quin’a pas été privée de conséquences.La Grèce d’aujourd’hui n’est pas autant impliquée dans les questions actuelles,européennes et balkaniques, et à l’intérieur du pays le climat diffère decelui des années ’20. Au sein d’une Europe en voie d’unification, les déplacementsdes populations engendrent leurs propres caractéristiques en mêmetemps que des contradictions et des antinomies; loin des instances politiquesnationales, les centres supranationaux de prise de décisions préconisent, en finde compte, un citoyen qui a du mal à se sentir «concerné» par les questionssociales. Des questions autrefois inconcevables dans la conscience généralepassent aujourd’hui pour des faits accomplis et ordinaires.D’autres diversifications sont également à être signalées:En 1926, la Commission d’Etablissement des Réfugiés rejette toute idéed’installer les victimes de façon provisoire; le processus gigantesque du logementsocial se réalise d’après la stratification sociale de la société grecque de ΓAsie-Mineure, société structurée et vivant en équilibre. Les réfugiés sont intégrésdans la société grecque accueillante en fonction du processus de leurstructuration en classes sociales. De plus, les couches sociales «défavorisées» del’époque, réfugiés ou indigènes, produisent une culture authentique en ce quiconcerne l’organisation de l’espace, leurs habitudes gastronomiques ou desexpressions culturelles telles que le chant populaire urbain.Aujourd’hui, les groupes sociaux défavorisés, immigrés ou indigènes, nesont pas marqués par la même cohésion sociale et la même solidarité. Cômparéà Γ 1,5 million des réfugiés de l’Asie-Mineure, l’ensemble prolétaire actuelprésente des dimmensions restreintes mais est marqué de «distances internes»très importantes. En nos jours la dite culture du pauvre semble avoir perdu sonauthenticité, alors que le chômage urbain actuel, très différent aussi dans sescaractéristiques, y pose des traces ambigües. Les «sans abri» sont presqe institutionnalisés. On peut conclure que, malgré les énormes problèmes, les réfugiés urbainsde 1922 ont été finalement intégrés dans la ville et dans la société urbaine. Parcontre, les sociétés actuelles en voie d’informatisation, fortes sur le plan techniqueet les promesses technologiques, semblent être moins équipées en ce quiconcerne leur armature socioculturelle et morale et apparaissent comme peuefficaces face aux problèmes sociaux d’aujourd’hui.
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