Νεώτερα για την ιστορία και την τέχνη της Μητρόπολης του Μυστρά (πίν. 37-60)

Part of : Δελτίον της Χριστιανικής Αρχαιολογικής Εταιρείας ; Vol.27, 1979, pages 143-179

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143-179
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Du nouveau sur l'histoire et sur l'art de la Métropole de Mistra (pl. 37-60)
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Le nettoyage récent des peintures murales de la Métropole (note 1), la publication de certains documents ainsi que des observations plus attentives sur le monument même ont apporté un certain nombre de nouvelles données. Leur examen a amené l'auteur à procéder à une reconsidération aussi bien de l'histoire de la métropole de Lacedèmone que de la datation de la partie la plus ancienne des peintures murales de l'église, étroitement liées à l'histoire de ce siège. Les nouvelles données sont les suivantes: a) la découverte d'une inscription dédicatoire mutilée, auprès des peintures de la nef nord où le moine Thérapon apparaît comme donateur se réclamant d'un certain Eugénios (PI. 37β). b) dans la demi-coupole de l'abside a apparu la figure originale de la Vierge du type Nikopios, et à côté d'elle la silhouette d'une figure soigneusement effacée d'un prélat en proskynèse (PI. 37a). c) une lecture attentive d'une autre inscription dans le diaconicon, connue depuis longtemps et accompagnant le portrait nimbé et plutôt détériorée (v. le dessin p. 145 et PI. 39a) d'un métropolite hypertime de Lacedèmone et des "εθνικοί" ( = Mélinges) nous a donné le nom d'Eugénios, qui devait être une personnalité importante, puisque sanctifié après décès (notes 4 et 5). d) il a été constaté que la deuxième colonne à droite portait une inscription peinte dont le crépi a été soigneusement détruit. Une contribution précieuse à la tâche de préciser la place de ces deux personnages nouveaux, Thérapon - Eugénios, dans l'histoire de la métropole de Lacedèmone, ainsi que d'identifier le prélat de l'abside, condamné à une "damnatio memoriae" (note 3) est apportée par le Synodicon de la métropole de Lacedèmone publié en 1966 (note 11), dans la liste duquel paraît comme 24e métropolite Thérapon le moine, tandis qu'Eugénios n'est pas mentionné. La recherche s'appuyant a) sur les données du Synodicon, b) sur les listes épiscopales complétées par les éditeurs du Synodicon Jenkins-Mango et V. Laurent et c) sur les données épigraphiques de l'église, a abouti aux résultats suivants: le Synodicon, volume offert par le métropolite de Crète et proèdre de Lacedèmone Nikiphoros Moschopoulos (1289(?) - 1315), exprime l'esprit de la réaction contre la politique unioniste de Michel VIII Paléologue (1261 - 1282), réaction inaugurée par son fils Andronic, car toute personnalité ayant participé à cette politique est effacée de la liste: le métropolite Théodose, qui avait participé au Synode de 1272, pour l'Union des églises, et l'empereur Michel lui-même ne sont pas mentionnés dans le Synodicon. Donc, Eugène, qui ne figure pas dans cette liste, a dû avoir occupé le siège pendant le règne de Michel VIII mais avant Théodose (1272). Tandis que Thérapon, mentionné dans le Synodicon, a dû obtenir le siège après le décès de Michel et l'avènement d'Andronic II (1282 - 1328), mais avant 1285, année où le métropolite Jean, 25e sur la liste du Synodicon, signe à Constantinople un acte contre l'Union. Le métropolite Thérapon le moine, présumé identique avec le donateur des peintures de la nef nord, lié d'une manière ou d'une autre avec Eugénios, ne doit pas donc être le même avec le prélat effacé de l'abside, qui doit être un "latinophron". Le prélat condamné ne peut pas être Eugénios non plus, puisqu'au moment de l'exécution des fresques du diaconicon — qui appartiennent au même groupe que celles de l'abside— ce prélat était mort, car son portrait était nimbé. Il ne reste donc que Théodose, ou alors un prélat inconnu, appartenant toujours au règne de Michel VIII. En tout cas, le seul qui ne peut pas être représenté dans l'abside, c'est Nikiphoros, dont le nom figure dans plus d'une inscription gravée de l'église. En effet, d'après ces données, difficilement discutables, l'église n'a été ni bâtie, ni décorée de peintures par Nikiphoros, malgré ses assertions. Il ne faut pourtant pas exclure que ce prélat ait ajouté le narthex, puisque deux des inscriptions gravées qui le mentionnent sont placées sur cette partie de l'église. D'autre part dans toutes les inscriptions qui le concernent (notes 19 - 22) il n'est question que de bâtiment, et pas de peintures. Donc, d'après toute probabilité, les prélats responsables pour les peintures qui nous occupent seraient Théodose( ?) autour des années 1272 (abside-diaconicon) et Thérapon, 1283 - 1284 (nef nord). Pourtant, puisque d'autres éventualités ne sont pas exclues (p. ex. si le moine Thérapon avait fait sa donnation avant son érection au siège, ou si le prélat effacé n'était pas Théodose mais un autre, in connu, du règne toujours de Michel VIII), nous acceptons que l'ensemble de ce groupe de peintures ("l'école A") ne pourraient être exécutées qu'entre les dates approximatives 1270 - 1286. Dans la deuxième partie de l'étude, l'analyse des peintures groupées d'après les parties de l'église amène aux conclusions suivantes : L'analyse iconographique de la grande composition qui couvre la partie supérieure et la voûte du diaconicon (le Christ trônant entouré de 18 anges et l'Hétimasie du trône entourée de 6 anges) (PI. 42a, 44, 45), déjà faite par G. Millet (note 36) indique une haute pensée théologique, et l'analyse de la composition grandiose amène à la conclusion qu'il s'agît d'un maître de grande envergure, ni archaïsant, ni provincial. Il y aurait pourtant à faire des distinctions de traitement entre les diverses parties: les anges de l'Hétimasie sont de tout point de vue différents de ceux du Christ trônant (PI. 46 et 47), le Christ Polyélaios de la conque n'est pas traité de la même manière que le Christ trônant (PI. 43a - β), saint Pantéleimon (PI. 39γ) ressemble à la Vierge de l'abside (PI. 38), etc. D'autre part, des liens étroits sont constatés entre les peintures de la partie est de la nef sud (scènes de la Vie de la Vierge, le Christ enseignant, les Noces de Cana) (PI. 49, 50 et 59) et celles du diaconicon, qui se rapportent au "heavy style" : la plupart des statures sont trapues de caractère "cubique" (PI. 46), d'autres sont plus élancées. Les draperies sont de caractère tantôt géométrique, tantôt plus fluides, plus denses et plus profondes (PI. 47). Les architectures sont figurées tantôt plates (PI. 41 et 50β), tantôt en perspective (PI. 50a). Les ressemblances et les divergences aussi bien quant à la qualité que quant au traitement ou à la facture, correspondant à des phases différentes de l'évolution de la peinture, sont signalées dans des scènes qui se trouvent l'une à côté de l'autre, ce qui indique non seulement que plusieurs mains y ont travaillé, mais aussi que ce groupe de peintures doit appartenir à une période de transition. On pourrait faire les mêmes remarques sur les peintures de la Prothèse et de la nef nord, qui forment un groupe à part, exécutées par une autre équipe de peintres. Dans la voûte se développent onze scènes de la vie et du martyre de saint Démètre et cinq miracles du Christ. Certaines scènes sont plus archaïsantes (PI. 52β), d'autres sont moins attachées au "heavy style", ainsi que les Miracles (PI. 52a et 53a). Pourtant le caractère différent de chaque série d'images : les scènes hagiologiques, des icônes du type d'"imago clipeata" (PI. 53ß et 54a), la série suivante avec des images de saints sur pied (PI. 53β, 54α, 55α - β et 57) et la dernière série (de haut en bas) des saints militaires (PI. 59) de propor tions et de facture différentes pourrait être expliqué par le caractère différent de chacune des séries d'images; la collaboration de plusieurs peintres aurait aussi joué un certain rôle. Pour vérifier jusqu'à un certain point les résultats chronologiques de la recherche historique, des sondages sont effectuées dans les monuments de peinture les plus importants et les mieux datés du dernier tiers du 13e siècle. On constate que chacune des manières et des "topoi" s'y retrouve aisément: les scènes hagiographiques trouvent leur pendant à Bojana (1259) et à Manastir (1271) avec les mêmes influences occidentales; en plus, les motifs de la figure isolée sous un arc en profil, surtout dans des manuscrits (PI. 52α - β, notes 49-51). Le motif du soupied posé de travers dans l'Hétimasie (PI. 45) se retrouve dans une série de miniatures et d'autres peintures de la seconde moitié du 13e siècle (notes 53 - 54), où se manifeste en même temps le rendu des architectures en trois dimensions (PI. 50a) signalé déjà à Sopocani (notes 55 - 57). D'autres part, la manière archaïsante aux architectures plates est encore courante dans des monuments aussi bien du Magne (1275) que dans des manuscrits de l'époque (notes 58 - 59). Des comparaisons sont faites avec d'autres manuscrits (note 60) pour les draperies des Miracles, ainsi qu'avec des peintures murales, pour constater que la manière "cubique" des six anges de l'Hétimasie (PI. 46, 49a - ß) est plutôt courante à Gradac (1276) ainsi qu'à Arilje (notes 61 -62). Les draperies plus élaborées des autres anges (PI. 47) et des prélats de la nef nord (PI. 57) se trouvent dans des peintures de Sainte-Euphémie (1280) et ailleurs (notes 63-70) ainsi que les visages prosaïques des anges (PI. 48a - β). D'autre part, des peintures comme celles des SaintsThéodores de Mistra (PI. 60a - ß) et de Chrysaphitissa (1292) sont nettement postérieures, dépendant de la Métropole. L'ensemble donc du groupe des peintures qui a été le sujet de cette étude préliminaire peut se placer aisément dans la période 1270- 1285 et leur caractère, considéré dans l'ensemble non périphérique et en même temps nettement anticlassique, confirme leur éloignement de la fin du siècle, car à cette époque, les caractéristiques propres à la peinture des Paléologues sont déjà crystallises (notes 75 - 77).
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