Άγιος Πέτρος Καλυβίων Κουβαρά Αττικής

Part of : Δελτίον της Χριστιανικής Αρχαιολογικής Εταιρείας ; Vol.32, 1989, pages 173-188

Issue:
Pages:
173-188
Parallel Title:
Saint-Pierre de Kalyvia-Kouvara en Attique
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Articles
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Le dernier nettoyage des peintures murales de SaintPierre de Kalyvia-Kouvara, entre 1978 et 1981, a révélédes éléments intéressants qui sont examinés dans cetarticle.En 1975, avait été nettoyée, dans le narthex de l'église, lapremière partie de l'inscription dédicatoire, de quatorzevers alexandrins (Fig. 1). C'est un hymne aux deuxprinces des apôtres Pierre et Paul auxquels devait êtreautrefois dédiée l'église. Elle nous dévoile que l'érection et la décoration de l'église étaient l'oeuvre de différentes personnes et que plusieurs peintres prirent part àcette oeuvre. La deuxième partie de cette inscription (Fig.1), de sept vers alexandrins, fut découverte pendant ledernier nettoyage et nous fournit des renseignementsprécieux sur la personne du donateur du décor peint del'église et sur les affaires ecclésiastiques à l'époque de ladomination franque en Orient. En effet, ce donateur estIgnace, évêque selon un monogramme gravé sur l'épithème de la fenêtre bilobée de la conque centrale dubêma de Saint-Pierre, et moine provenant d'Athènes et"proédros" de l'évêché de Thermia (Cythnos) et deCéos d'après l'inscription dédicatoire de l'église.Le terme de "πρόεδρος" désigne généralement le chefd'un diocèse, mais à partir du XHIe siècle, il a reçu unsens canonique spécial en relation avec l'occupationsuccessive ou simultanée de plusieurs sièges épiscopauxpar le même personnage. L'évêque restait le vrai titulaire (γνήσιος) du premier siège, qu'il avait reçu parintronisation, et devenait πρόεδρος ou administrateurde l'autre diocèse ou des autres diocèses qui lui étaientconférés.L'acceptation de la part de l'évêque Ignace d'un titrehonorifique conféré par les conquérants ne signifiait pasnécessairement la perte de sa conscience nationale. Apart Michel Choniatis qui n'a pas fait obédience à Romeet qui abandonna sa métropole, la majorité du clergégrec se résigna à l'obédience romaine et accepta de vivresous la domination franque, assez souple et toléranted'ailleurs. Michel Choniatis lui-même, en écrivant àl'abbé de Kaisariani, conseillait non sans amertume: "ilfaut servir entièrement vos Seigneurs présents et accomplir ce qui leur est agréable, mais vous souvenir cependant de vos Seigneurs passés, soit que déjà ils soientmorts, ou qu'ils respirent encore un peu, comme nousmême".L'évêque Ignace ne manqua pas de rendre hommage àce grand prélat, en conférant une place d'honneur à son portrait parmi ceux des grands évêques de l'Eglise Orthodoxe, dans le sanctuaire de Saint-Pierre.L'évêché de Céos et Thermia est mentionné pour lapremière fois dans un passage de la Notitia du moinesicilien Nil Doxapatris, écrite en 1142/43. Mais, commece texte est interpolé, la lettre du 13 février 1209 parlaquelle le Pape Innocent III confirme la juridiction del'archevêque latin d'Athènes sur les évêchés soumis à lamétropole, reste la source historique la plus valable surl'évêché de Céos (et Thermia). L'inscription de SaintPierre vient ajouter un second témoignage aussi valablesur cet évêché sous l'occupation franque, en donnantaussi le nom de son proèdre grec, Ignace.Une autre inscription (Fig. 3) se trouvant aussi dans lenarthex se réfère à la date de la décoration de l'église,qui est la cinquième indiction de l'année 1232.Une troisième inscription, dans le narthex, très longue,apparement en vers alexandrins, mais sérieusementendommagée, devait se référer à l'érection de l'église endonnant sans doute des informations précieuses.Le dernier nettoyage a révélé aussi une grande partie dudécor peint de l'église. Parmi les scènes évangéliques leBaptême fut complété par la représentation d'un ange(Fig. 6) et le Crucifiement par la représentation dugroupe entier des morts ressuscites et du mauvais larron(Fig. 7). De la scène des Rameaux (Fig. 5) n'est conservéequ'une petite partie avec la représentation de troisenfants, dont le "spinario". Une petite partie aussi de laDescente aux Limbes fut découverte sur le revers nord dubras ouest de la croix du naos.Le Jugement Dernier (Fig. 8-12), dans le narthex, futenrichi de figures de chérubins (Fig. 1, 3), d'Adam devant le Trône de l'Hétimasie (Fig. 8), de quelquestraces du Paradis, de la figure du riche et d'autres pécheurs dans l'Enfer (Fig. 12).Aussi, plusieurs figures de saints isolés furent-elles révélées, comme celles des saints guerriers Serge et Bacchus,de Florus et Laurus (Fig. 13- 14), des saints guérrisseursHermolaos et Pantéléimon (Fig. 15-16), Còme et Damien d'Asie et de leur mère Théodote (Fig. 17, 18, 20), desaint Kirikos et des saintes Marina et Kiriaki (Fig. 19,21, 22).Toutes ces peintures murales sont d'un style linéaire etsimplifiés qui caractérise le décor peint de Saint-Pierre,tandis que les figures des saints isolés se distinguent parleur monumentante.
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