Έλληνες μηχανικοί στα τέλη τον 19ον αιώνα : φορείς και δίκτυα διαδόσης της νέας τεχνολογίας την εποχή της εκβιομηχάνισης

Part of : Μνήμων ; Vol.25, 2003, pages 35-52

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35-52
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Les ingénieurs grecs à la fin du XIXe siècle : les réseaux de diffusion des techniques à l'époque de l' industrialisatio
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Vers la fin du XIXe siècle grec, des phénomènes tels que l'industrialisationet le développement urbain ont contribué à la formation d'une forte demande en ingénieurs. Les nouvelles données concernaient l'ensemble du marché du travail, public ou privé. C'est surtout sur le domaine privé que focalise la présente courte étude de cas: plus précisément, elle étudie les ingénieurs de première génération de la ville du Pirée, où se développait alors rapidement le secteur industriel de la construction mécanique. En cette fin du siècle, la formation technique faisait ses premiers pas dans le but de couvrir les besoins de l'industrie naissante. Au niveau supérieur, les études à l'École des Arts, prédécesseur de l'École Polytechnique actuelle, étaient initialement centrées sur les beaux arts comme le nom de l'école l'indique. Ce n'est qu'à partir des années 1870 qu'elle a commencé à fournir le marché du travail en ingénieurs diplômés. Ces derniers étaient dans leur écrasante majorité des ingénieurs civils directement absorbés par le domaine public, alors que les rares ingénieurs en mécaniques restaient souvent sans emploi, puisque le secteur secondaire privilégiait encore largement l'emploi de mécaniciens pratiques. Au niveau de l'éducation secondaire, les écoles techniques du soir fondées au Pirée à la fin du XIXe siècle formaient professionnellement les adolescents de la classe ouvrière. À l'encontre de l'École des Arts, ces derniers maintenaient des liens étroits avec les entreprises, où leurs étudiants effectuaient souvent leur apprentissage sur le tas. C'est en effet les grandes fabriques de machines du Pirée qui constituaient les principaux foyers de transmission de savoir-faire et elles ont maintenu ce statut après la fondation des écoles techniques. L'apprentissage au sein d'une entreprise, quoique informel, manquant complètement de cadre institutionnel, a longtemps persisté comme principal mode d'acquisition de formation professionnelle. Cette pratique traditionnelle allait accompagner le secteur de la construction mécanique dans son évolution au XXe siècle. L'exemple de l'ingénieur Achille Couppas est parlant des modalités de transmission des techniques à un niveau différent: après avoir complété son apprentissage en Angleterre, dans les entreprises de la ville de Liverpool, celui-ci fonda sa propre fabrique de machines destinées surtout à la transformation du produit agricole. Porteur d'un savoir-faire alors rare en Grèce, Achille Couppas forma un petit réseaux de mécaniciens indispensable à la transmission des nouvelles pratiques industrielles à ses clients. Ce rapide tour d'horizon des modes de transmission des techniques au sein du secteur secondaire ne fait que souligner l'écart entre le domaine public et privé. Au tournant du siècle, période où la Grèce se «bâtissait» (urbanisation, grands travaux d'infrastructure, construction des chemins de fer) les entreprises, isolées des centres de diffusion du progrès scientifique, créaient leur propres réseaux de formation technique, qui fonctionnaient à deux niveaux différents: le premier concernait la formation technique des jeunes ouvriers. Le second, l'initiation de la clientèle des constructeurs de mécaniques aux techniques permettant l'emploi optimal de l'équipement acheté. Cet isolement des entreprises constituait un handicap au moment même où le pays commençait à subir les conséquences de la seconde révolution industrielle et les bouleversements technologiques et économiques qui en dérivaient.
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