Λαογραφική αποστολή εις Κύπρον (21 Όκτ.-20 Νοεμβρ. 1960).

Part of : Επετηρίς του Λαογραφικού Αρχείου ; Vol.13-14, 1960, pages 301-350

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Pages:
301-350
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Mission folklorique en Chypre (21 oct. -20 nov. I960)
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Ï) Rapport sur le matériel folklorique recueilli, par G. Spyridakis. Après une introduction générale sur les recueils folkloriques et musicaux qui ont été publiés jusqu'à ce jour, on aborde l'enquête folklorique menée par les deux auteurs. Cette enquête a pour sujet la vie populaire, tant du point de vue matériel que spirituel et social, et tout particulièrement la poésie populaire, les rites et les coutumes, la naissance, le mariage, la mort, la vie agricole, etc. Ont été fait, 435 enregistrements de musique populaire (mélodies de chansons et danses) sur bandes de magnétophone. En plus, des causeries et appels de l'auteur aux élèves ont fourni un matériel de 3332 pages. Enfin 10 bandes de magnétophone sont dues à l'Inspecteur de la musique en Chypre, M. Const. Joannidès, et contiennent des chansons, danses, contes etc. Le résultat de cette enquête montre que la vie populaire de Chypre fait partie de la civilisation traditionnelle hellénique, avec certaines particularités et influences étrangères dues aux contacts séculaires de l'île avec des conquérants étrangers. Il est à noter que la civilisation populaire de Chypre présente des points communs avec eelle du Dodecanese et de la Crète, comme par exemple dans l'architecture, les costumes, les croyances, les superstitions, les chansons, les proverbes, les légendes, etc. Parmi les légendes populaires, il est question ici a) de Digénis Akritas et de Rigaina (la reine); b) de Trimmatos (l'homme à trois yeux; c'est une survivance de l'ancien mythe du Cyclope Polyphème, transformé sous l'influence du récit de Pseudo-Callisthène) ; c) de la montagne Papoutsa à Pitsilia dont le sommet n'a pas été recouvert par l'eau du Déluge; d) des légendes ayant trait aux meurtres exécutés par des Turcs Caramans; e) des incursions des pirates, etc. Parmi les traditions religieuses l'auteur étudie celles qui se rapportent à St Marnas comme berger, à St Cassien qu'on fête le 29 février (donc tous les quatre ans), à la fondation d'églises, etc. Le cycle des chansons populaires atteste qu'à part les versions des chansons épiques ayant, en majeure partie, pour héros Digénis, d'autres héros Acritiques, la Rigaina, etc., il existe des versions modernes,introduites à Chypre du XVème siècle et après à l'époque des occupations turque et anglaise, des autres provinces grecques (voir p. 323-326). Sur le chapitre du culte populaire, on étudie l'habitude chypriote d'offrir à la fête de l'Epiphanie les cadeaux du Nouvel An. On donne à la veille de l'Epiphanie le nom de «Kalendes». Il s'agit d'une coutume existant déjà aux premiers siècles du christianisme (avant le 4ème s.), où l'on fêtait, en Orient, l'Epiphanie comme premier jour de l'an. On retrouve une ancienne coutume dans l'habitude de décorer, le dernier jour de l'an, avant le coucher du soleil, la porte de la maison avec des branches d'olivier. C'est une coutume conservée de l'époque gréco-romaine quand les portes de la maison étaient fleuries, aux calendes de Janvier, par des branches vertes : les strenae. La coutume de la balançoire faisait partie, il y a quelques années, du carnaval. Il est question ensuite des coutumes du Dimanche des Rameaux, du St Esprit, de St Jean Baptiste (24 Juin) (on l'appelle Lambrophoros ou Phanistis à cause des feux au dessus desquels on saute). Il est question également des Saints «Aimé», (Άγαπηηκός) et «Haï» (Μισητικός), qui prêtent leurs concours aux jeunes filles pour préparer des philtres propres à inspirer l'amour pour elles, ou la haine pour des rivales (voir p. 331-33). C'est une survivance des certaines coutumes propres au culte de Vénus. L'île qui souffre souvent de sécheresse, a un culte spécial pour le Prophète Elie qui, comme dans d'autres régions de la Grèce, est considéré comme le Saint de la pluie. On lui consacre des offrandes. On étudie, en dernier lieu, les coutumes ayant rapport à la mort, comme par exemple la défense de balayer la maison avant les funérailles etc. Parmi les coutumes agricoles on parle de celles de la moisson, du battage, etc. 2) Rapport sur le matériel musical enregistré, par Stavros Caracassis. L'examen des 435 enregistrements de musique folklorique et danses populaires a amené Stavros Caracassis à remarquer que, outre les danses populaires dansées dans toute la Grèce (Syrtos, Kalamatianos, Tsiftétéli, etc.) et qui sont très connues dans toutes les régions de l'île, on y danse les deux «suites» de karsilama en cinq parties pour hommes et femmes, qui ont une variété de rythme et modes très intéressants. Ces danses, avec les «Phonai» (voix = mélodies, modes) constituent les formes les plus représentatives de la musique chypriote. Il en est particulièrement question également de la danse du «couteau », appellee anciennement danse de la «faucille», car on la dansait pendant la moisson en tenant des faucilles et en faisant des gestes à l'imitation du moissonneur (voir p. 340-41). On cite ensuite les très caractéristiques chants et danses de mariage et la chanson de Pâques. Enfin l'exposé se termine sur une chanson épique de Pile, qui survit de l'époque byzantine (voir p. 348). Les instruments de musique populaire aujourd'hui en usage sont: le violon, le luth (λαούτο) et la flûte en bois de roseau (πιδκιαύλι = αυλός).
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