Χρήσις τών μέταλλων εις μαγικάς, δεισιδαίμονας και αλλάς ενεργείας εις τον κοινωνικόν βίον του λαού

Part of : Επετηρίς του Λαογραφικού Αρχείου ; Vol.17, 1964, pages 53-114

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53-114
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Emploie des métaux dans diverses superstitions, ainsi que dans d'autres pratiques magiques se rapportant à la vie sociale du peuple
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Dans la première partie de cette étude, publiée dans l'Annuaire des Archives de Folklore de l’ Académie d'Athènes (tome XV-XVI, 1962-1963' p. 62-91), l'auteur expose d'abord brièvement la croyance populaire, qui remonte à l'antiquité, selon laquelle les métaux ont une force secrète et sont utilisables à des fins magiques (p. 62-63), Elle examine ensuite plus spécialement l'emploi des métaux par le peuple grec à l'époque contemporaine, sous les formes suivantes : I. Comme s i m p l e m é t a l en lame (p. 63-69). Ainsi l'accouchée porte sur elle un morceau de métal, sous forme de lame de fer, lorsqu' elle sort de chez elle pour la première fois avant que 40 jours ne se soient écoulés depuis l'accouchement. La nouvelle mariée, en entrant dans la maison de son mari, doit poser le pied sur du fer. De même les animaux achetés, en entrant pour la première fois dans l'étable, doivent poser la patte sur une lame de fer. L'argent en lame est employé pour la confection de diverses amulettes (p. 66). L'auteur mentionne ensuite l'usage que l'on fait des objets en métal pour des buts magiques: incantations et envoûtements, guérison de diverses maladies etc. (p. 66 - 67). Contrairement aux temps antiques où l'usage des lames métalliques à des fins magiques était très répandu, l'auteur remarque que dans les temps modernes cet usage est plus restreint; cela provient du fait qu'on emploie aujourd'hui plus souvent des objets métalliques, croyant que leur dureté et leur résistance se transmettront à la personne ou à l'animal qui entrera en contact avec eux et lui permettront de résister au mal, de le repousser et de le vaincre. IL La m o n n a i e : Il s'agit des pièces de monnaie qu'on emploie dans des buts magiques, lors de la naissance, du baptême, du mariage et de la mort« On croit que la pièce de monnaie portée par une femme mariée contribute à la conception et à la naissance d'un enfant mâle, et aussi qu'elle protège le nouveau-né et l'accouchée (p. 69-70). Lors du mariage, elle est employée dans presque toutes les phases de la cérémonie nuptiale, comme p. ex. avant la bénédiction, pendant qu'on lave le linge de la future mariée, pendant que le barbier rase le futur marié, lorsque celui-ci se met en route pour accompagner la mariée à l'église, puis après le couronnement quand ils entrent tous deux dans leur maison, etc (p. 72). Pour l'enterrement, la coutume antique de l'obole de Charon s'est maintenue (Ρ• 73)• La monnaie joue également un rôle important dans les actions magiques destinées à empêcher l'effet de l'envoûtement, dans la preparation des philtres etc. ainsi que dans la confection des amulettes. Dans ce dernier cas, les besants (pièces d'or à l'effigie de Constantin le Grand) ont une signification toute spéciale (p. 74-78). III. L ' a n n e a u : L'emploi spécifique de l'anneau pour le marriage a été étendu ensuite à d'autres actions, de caractère magique, qui recouvrent toute la cérémonie matrimoniale (p. 78- 79). L'anneau prévient également l'effet néfaste que pourrait produire la rencontre dans la rue d'accouchées avant que 40 jours ne se soient écoulés depuis la naissance de l'enfant On emploie aussi l'anneau pour protéger le nouveau-né contre le mauvais oeil et l'accouchée contre l'influence des êtres démoniaques, pour guérir certaines maladies etc. L'anneau est enfin employé le jour de la Résurrection (p. 79-81) dans des pratiques divinatoires. Ces coutumes qui attribuent à l'anneau des vertus qui préviennent le mal ou délivrent des effets néfastes d'actions magiques, sont très anciennes et sont pratiquées par le peuple depuis l'antiquité. IV. L e fer à c h e v a l : L' emploi du fer à cheval pour se preserver contre le mauvais oeil et comme porte bonheur (p. 82 • 83) est très répandu et connu depuis l’ antiquité récente (p. 84). V. La clef et la s e r r u r e sont employées pour protéger les nouveaux mariés contre des actions magiques (p. 84 - 85). On emploie aussi la clef dans la préparation des philtres et dans les pratiques magiques destinées à provoquer l'amour ou à protéger contre les maladies (p. 87-88). VI. L e s c i s e a u x : L'emploi des ciseaux dans les pratiques magiques et superstitieuses auxquelles on se livre pendant la cérémonie du marriage est très répandu (p.90) on les utilise également dans les incantations pour la guérison des maladies et des piqûres de serpents, dans les pratique divinatoires des jeunes filles, la nuit qui précède la fête des St. Theodores, quand elles veulent connaître leur futur mari, etc. (p. 91). II La deuxième partie est publiée ci-dessus; elle comprend les chapitres VII-XI (v. p. 53 -108). VII. Les c l o u s : L'emploi des clous à des fins magiques et divinatoires, ainsi que dans d'autres pratiques, est largement répandu dans di verses circonstances de la vie populaire. Ainsi la femme enceinte peut prévoir le sexe de l'enfant qui naîtra si elle trouve un clou ou une épingle (p- 53)• Le clou est aussi employé pour protéger le nouveau-né et l'accouchée contre le mauvais oeil et les êtres démoniaques et pour guérir les maladies provoquées par l'envoûtement ou par d'autres actions magiques. L'auteur remarque que ce dernier usage est une survivance des temps antiques, vu qu'il était pratiqué par les Romains (p. 54- 58), Dans certains cas où meurent plusieurs membres d'une même famille, on cloue non seulement les malades, mais aussi la Mort, pour que les autres survivent (p. 55). L'emploi des clous, surtout sous forme d'épingles, est très répandu dans les envoûtements pratiqués lors du mariage, avant ou pendant la cérémonie dans le but de causer du mal aux jeunes mariés (par ex. Impuissance de l'époux, mort du couple, etc.) (p. 59-64). Dans d'autres cas, au contraire, ces actions magiques se font dans le but de protéger le couple et de le délivrer des influences néfastes de l'envoûtement. L'auteur remarque que d'une façon générale les pratiques magiques dans le but d'empêcher le mal, étaient aussi largement pratiquées au moyen âge et qu'il s' agit d'une survivance de l'antiquité (p. 65). Les clous sont utilisés dans des actions magiques destinées à causer du mal non seulement aux hommes, mais aussi aux animaux domestiques, à détruire les bêtes sauvages, à dessécher les plantes et enfin à chasser les êtres démoniaques (p. 65-68). VIII. Le c o u t e a u . L'usage du couteau dans la vie quotidienne, comme outil de travail ou comme moyen de défense, a été manifestement étendu à des fins magiques. On trouve largement répandue la croyance qu'un couteau à manche noir peut délivrer des maladies ou du mauvais oeil. Un tel couteau est également employé pour préserver de tout mal l'accouchée et le nouveau-né et surtout pour les protéger de l'influence des démons (p. 68-74). Ceux qui voyagent pendant la nuit, pour se protéger contre les fantômes, les fées (Νεράιδες) et les vampires, portent sur eux un couteau à manche noir (p. 74-75)• On croit que le couteau a la force de détourner, sur terre et sur mer, les tourbillons du vent, que l'on considère comme mus par de mauvais esprits, ainsi que de détourner l'éclair, la pluie et la grêle (p. 75-76). On emploie largement le couteau pendant toute la célébration du mariage, dans des pratiques incantatoires et superstitieuses, notamment pour empêcher le κατάδεσμος (rendre l'homme impuissant). Au moyen du couteau, ou ensorcelle les bêtes féroces, pour les empêcher de détruire les troupeaux de moutons et les autres animaux. On emploie aussi le couteau dans des opérations magiques accomplies pour retrouver des objets perdus, dans différentes pratiques superstitieuses (p. 81) et dans des actes divinatoires (p. 83). L'auteur Remarque que la plupart de ces utilisations du couteau se trouvent aussi mentionnées dans des textes plus anciens, c-à-d. de l'époque post-byzantine. Dans ces sources, il est question de l'usage du couteau dans des actions magiques, visant à guérir des maladies, à obtenir un succès quelconque, à retrouver un objet perdu, à découvrir des voleurs, etc. (p. 83-85). Cet usage du couteau à des fins magiques, dit l'auteur, ne remonte pas au-delà de la dernière période byzantine, étant donné qu'on n'en trouve point de mention dans les textes antérieurs. Il est vraisemblablement apparu plus tard, lorsque l'emploi du couteau, comme objet de table, se fut répandu dans la vie quotidienne. Alors, de son utilisation dans la vie de tous les jours comme objet tranchant, on en vint à l'employer dans des pratiques magiques et superstitieuses. IX. I n s t r u m e n t s a g r i c o l e s . A diverses occasions de la vie populaire et surtout lors d'une naissance ou d'un mariage, on utilize à des fins magiques des instruments agricoles, tels que la hache, la pioche, la faux, le soc et même le collier de boeuf. Leur emploi, lors des différentes phases des cérémonies, vise d'une part à préserver le couple de tout mal et principalement de l'envoûtement (τού καταδέσμου), d'autre part à transmettre la force nécessaire à une vie heureuse et féconde. Ainsi par ex., lorsque les deux parties conviennent de conclure mariage, la future épouse doit enjamber une pioche, une hache ou un soc. Au moment où elle se pare pour la cérémonie religieuse, elle doit marcher sur un instrument agricole. Ou bien encore la jeune mariée, en entrant dans sa nouvelle maison, doit poser le pied sur un outil (hache, soc, pioche, etc.) placé sur le seuil (p- 85-89). L'usage d'instruments agricoles à des fins magiques apparaît aussi à l'occasion de la naissance. Par ex., après l'accouchement, la sage-femme se sert d'une hache pour chasser les êtres démoniaques, ou bien on place un soc ou une faux derrière la porte de l'accouchée ou sous son oreiller pour éloigner le mal qui pourrait lui advenir, à elle ou au nouveau-né, tant qu'elle n'a pas été purifiée (p. 89•90). Dans le but de se transmettre la force magique des métaux, le moissonneurs portent la faux à la ceinture et lorsqu'ils reviennent chez eux, 'eurs enfants passent par-dessus (p. 90)• Dans le même but, lors de la fête de St Basile (1er jour de Tannée), on fait passer les boeufs sur une pioche ou sur un autre instrument agricole (p. 91). On emploie également ces outils lorsqu'on prononce des incantations ou pour guérir diverses maladies. Pour éloigner la foudre, on utilise le soc ou la hache et enfin, pour préserver la production agricole, on utilize le soc etc. (91-92). X. O b j e t s d o m e s t i q u e s ( u s t e n s i l e s , o u t i l s etc.). Parmi ces objets, les chenets, les pincettes, le chaudron etc. sont employés pour préserver du mal en général, par ex. pour arrêter ou éloigner la pluie, les typhons, la grêle. Pour se protéger de la foudre, on jette dans la cour de la maison, à un moment donné, le chenet sans dessus dessous—ailleurs les pincettes — ou encore on fait sonner les cloches de l'église. On fait aussi sonner les cloches des églises lors d'une éclipse du soleil ou de la lune; les clochettes des bergers sont employées pour chaser les esprits (καλικάντζαροι=etre démoniaques) durant la période qui va du 25 décembre au 5 Janvier (p. 93-95). Des objets métalliques sont utilisés pour chasser les serpents et autrès reptiles (p. 95). De même, on emploie les clochettes des bergers, les cuillères, le chenet et d'autres objets métalliques à des fins magiques, lors de la naissance• lorsque 1' accouchée se lève pour la première fois, elle pose le pied sur un chenet et on met une cuillère dans la bouche de l'enfant, quand paraissent les premières dents. A l'occasion d'un mariage, on emploie aussi des objets métalliques: quand on prépare le pain, au moment où l'on rase le marié, lorsqu'on va chercher la future mariée durant la cérémonie religieuse et quand la mariée entre dans la maison du mari (p. 95-101). On en fait encore usage lors des fêtes de St Basile (1er jour de l'an) et de l'Epiphanie, et à l'occasion d'un décès (p. 101). Lorsque les bergers et les membres de leur famille boivent pour la première fois le lait de la nouvelle saison, pour se transmettre la force des métaux, ils marchent sur des objets en fer, etc. (p. 101-102). On confectionne également des amulettes pour protéger le nouveau - né et l'accouchée contre les maléfices et les mauvais esprits, etc. p. 102-io4). XI. Le plomb. Le plomb est employé non seulement à des fins magiques, mais aussi à des fins divinatoires. Dans ce dernier cas, on fond le plomb, on le jette dans de l'eau où il se solidifie et selon les figures qui se forment, on tire des présages. La divination par le plomb est exercée dans plusieurs cas, dont le plus important est celui où les jeunes filles cherchent à apprendre qui sera leur mari. Ces pratiques se font habituellement à la fête de la naissance de St Jean (24 juin), mais dans certains endroits, c'est à la fête des Sts Apôtres ou la veille de la fête des Apôtres Pierre et Paul (30 juin). Elles sont aussi mentionnées pour les fêtes du prophète Elie (20 juillet) et de St Panteleimon (27 juillet), (p. 104-107). On recourt au plomb pour savoir si on connaîtra une joie ou une peine, une bonne ou une mauvaise fortune, pour obtenir des renseignements au sujet d'un voyage ou de la provenance des maladies. Ces pratiques semblent assez anciennes, étant donné qu'elles sont mentionnées chez le peuple grec déjà au isème siècle et qu'elles sont aussi connues d'autres peuples (p. 105-108).
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