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L' incompatibilité de l' ésthétique philosophique déductive et de la pratique chaque fois spécifique, de l; art contemporain

A' Μέρος/Part I

• Μαυρομμάτης, Εμμανουήλ

L’analyse traite de la difficulté d’associer l’esthétique déductive de la philosophie classique à la situation actuelle de l'art contemporain, dont l’essentiel consiste à déduire chaque fois des énoncés de chacune des propositions spécifiques des artistes, des principes de caractère général et normatif.L’auteur met en contradiction les deux attitudes principales en histoire et théorie de l’art dont l’une déductive et soutenue par l’interprétation d’après l’origine, selon l’expression chère à l’archéologue Philippe Bru- neau, se comporte de manière rétroactive et vice-versa et justifie chacun des aboutissements suivants à partir des aboutissements qui lui précèdent et ainsi de suite; celle-là a été vivement critiquée par l’historienne Américaine Rosalind Krauss relativement à la manière d’instituer lors du XXe siècle et à partir du modernisme (l’art produit de l’art), un système normatif prédéterminant les choix esthétiques des artistes et excluant la différenciation. L’autre attitude qui serait inductive et dont l’origine serait associée à l’orientation soutenue par Roger de Piles (1635-1709), en premier lieu et par la suite par Diderot (1713-1784) et Baudelaire (1821- 1867), aurait par contre déterminé la spécificité de la théorie artistique découlant chaque fois des conditions spécifiques de chacune des réalisations.La manifestation la plus cohérente de cette orientation inductive de la théorie artistique serait le travail de l’historien Suisse Heinrich Wölfflin (1864-1945), dont les recherches inductives de principes théoriques découlant des étapes formelles et picturales lors du passage de la Renaissance au Baroque, constituèrent, en tant que système normatif, le fondement des déductions formelles lors du XXe siècle, appliquées à l’art américain par le critique Clement Greenberg et au Cubisme et le Futurisme, par le philosophe Espagnol José Ortega y Gasset. Cependant, les personnalités les plus essentielles lors du passage de la déduction à l’induction en matière de théorie de l’art seraient l’archéologue Johann Joachim Winckelmann (1717-1768) qui institua les étapes de l’histoire de l’art hellénique, mais en tenant compte des spécificités de chacune des pratiques lors de l’exercice de la sculpture, ainsi que le philosophe Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831), dont les étapes, établies par lui, de l’histoire de l’art moderne, seraient reliées au concept de la réduction (concept repris largement, lors du XXe siècle, par Clement Greenberg), un concept essentiel aujourd’hui quant à la prise en charge de la matérialité de l’art et grâce auquel il puisse être considéré en tant que le précurseur de l’esthétique de l’art actuel.

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