Η Ομηρεία του Φιλίππου του Αμύντα στις Θήβες

Part of : Αρχαιογνωσία ; Vol.4, No.1-2, 1985, pages 37-58

Issue:
Pages:
37-58
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Philippe fils d'Amyntas otage à Thèbes
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Μελέτες-Articles
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On peut distinguer au moins cinq traditions historiographiques concernant le séjour de Philippe Fils d’Amyntas, le futur Philippe II, comme otage à Thèbes: I) I a Vie de Pèlopidas de Plutarque reproduisant pour l’essentiel la version donnée par les Helléniques de Callisthène, 2) la première version de Diodore directement inspirée d’Ephore, 3) la deuxième version du même auteur résumant Démophilos, le fils et continuateur d’Ephore, 4) Justin (Trogue Pompée) conservant sans doute la version de Théopompe et 5) une cinquième version représentée par l’article “Karanos” de la Souda, qui combine des éléments puisés chez Callisthène et chez Théopompe à un sensationalisme anti-macédonien dont l’origine ultérieure doit être cherchée dans l’oeuvre de Douris de Samos. Connaissant l’origine, le point de vue, les tendances de chaque source, il ne serait pas malaisé de concilier ces différentes traditions, s’il n’y avait encore un autre témoignage démentant tous les précédents sans exception: un passage du discours d’Eschine sur la Fausse ambassade, qui fut prononcé en 343, alors qu’un grand nombre des acteurs des faits décrits, y compris Philippe lui-même, étaient encore en vie, et qui présente le futur roi des Macédoniens comme étant toujours à la cour lors de l’intervention d’Iphicrate contre le prétendant Pausanias: “Peu de temps après la mort d’Amyntas et celle d’Alexandre, l’aîné de ses fils Perdiccas et Philippe étant encore enfants”. Dans le présent article nous essayons de démontrer que cette contradiction, qui a fait couler tant d’encre et qui a inspiré à A. Aymard un de ses articles les plus controversés, n’est qu’apparente, ayant son origine dans une corruption de texte d’Eschine qu’il n’est pas impossible de corriger grâce aux témoignages de Népos (résumant Théopompe) et de la Souda (remontant à Douris) qui s’en inspirent directement ou indirectement. Après G.F. Unger nous proposons, nous aussi, à titre indicatif une restitution qui permettrait de comprendre le passage en question de la façon suivante: “Peu de temps après la mort d’Amyntas, lorsqu’Alexandre, l’aîné de ses fils, faisait campagne contre les Illyriens et Perdiccas et Philippe étaient encore enfants, Eurydice leur mère fut trahie par ceux qui passaient pour ses amis etc.” Si l’on place l’intervention d’Iphicrate au temps de sa stratégie sous l’archontat de Dyskinétos (370/69), immédiatement après la mort d’Amyntas et pendant les premières semaines du règne d’Alexandre, la contradiction entre le discours d’Eschine et les sources historiques relatives au séjour de Philippe à Thèbes disparaît et avec elle le dilemme, soit d’ignorer le témoignage concordant sur ce point de cinq traditions historiographiques différentes, soit d’imputer à Es- chine l’invraisemblable maladresse d’avoir délibérément menti à Philippe sur sa propre jeunesse, juste pour obtenir un effet dramatique “en faisant du Greuze”. Il n’y a plus de raison de s’étonner du silence de Plutarque au sujet d’Iphicrate et d’Eurydice dans son récit de l’intervention de Pèlopidas, ni de celui d’Eschine au sujet de Pèlopidas et de Ptolémée dans sa description de l’intervention d’Iphicrate, les deux événements étant distants de deux ans l’un de l’autre. De même le rappel par Eschine au roi macédonien des services d’Iphicrate ne paraît plus déplacé, puisque l’intervention du stratège Athénien ne se fit pas, comme on le croit généralement, au profit d’un usurpateur assassin mais en faveur du roi légitime dont le souvenir resta cher au sein de la famille royale. Nul besoin, non plus, de chercher à expliquer quelque retard des Athéniens à profiter de la résolution favorable du congrès de Sparte de 371, puisqu’en fait ils agirent dès l’année suivante, ou la supposée lenteur de la réaction chalcidienne à cette même résolution, puisqu’avant même de l’arrivée des forces athéniennes, ils avaient suscité un prétendant contre la famille royale qui avaient reconnu les droits d’Athènes sur la cité convoitée. Enfin, cette correction jette une lumière différente sur le caractère d’Eurydice, la mère de Philippe II, dont le nom vient d’être lu sur deux inscriptions d’Aigéai, l’ancienne capitale de la Madédoine.
Subject:
Subject (LC):
Keywords:
Ελλάς
Notes:
To μελέτημα τούτο γράφηκε, για να περιληφθή σε τόμο αφιερωμένο στην μνήμη της Ευγενίας Χατζηδάκη. Η έκδοσις αυτή ατυχώς ματαιώθηκε. Ή δημοσίευσις του εδώ αποτελεί, έστω και καθυστερημένα, τον ύστατο χαιρετισμό στην αλησμόνητη φίλη.