Η έννοια και ο χαρακτήρ των αναστεναρίων
Part of : Λαογραφία : δελτίον της Ελληνικής Λαογραφικής Εταιρείας ; No.ΚΘ, 1974, pages 3-18
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3-18
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Le sens et le caractère des «Anasténaria» (danse sur des charbons ardents)
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nts), par Georges A. MÉGAS (pp. 1-18).L’ auteur traite des «Anasténaria», cette vieille coutume qui consiste,pour certains individus, à être à même de marcher et de danser, piedsnus, sur des charbons ardents; la coutume a été longtemps observée dansle village de Costi, dans la Thrace du nord-est et dans la région, le 21 mai,fête de St. Constantin et de Ste. Hélène; elle se rattache au culte chrétien et est toujours en honneur chez les réfugiés grecs venus de Costi etétablis désormais en Macédoine grecque.L’ auteur expose, pour commencer, P opinion qui prévaut en général,à savoir que la coutume de danser pieds nus, en extase, sur des charbonsardents appartiendrait à la religion païenne et qu’ elle remonterait auxcélébrations orgiaques de Dionysos. C’ est là également la raison pourlaquelle P Eglise grecque a récemment intensifié localement sa lutte contre la coutume.L’ auteur s’ était déjà longuement occupé de P examen historiquede la coutume (voir «LAOGRAPHIA» t. XIX (1960) pp. 472 ss., et t.XX (1962) pp. 552 ss.). Ilexamine ici de façon plus particulière le senset le caractère de cette coutume qui appartient à la religion chrétienne.Il est vrai que les danseurs sur le charbon, connus comme «Anasté-naridès», tout comme les antiques ménades et possédés de la même «manie» sacrée et au comble de leur transport extatique, se ruaient dans lesmontagnes et les forêts, il y aune cinquantaine d’ années, alors qu’ ilshabitaient encore leur patrie, en Thrace orientale. Mais il y a toujours euune très grande différence entre les ménades de P antiquité et les «Anasténaridès»: ces derniers ne couraient pas à la recherche de St. Constantin,comme les ménades à celle de Dionysos. St Constantin, ils le tenaient entreleurs mains sous forme d’ icône et ils se sentaient comme possédés parle saint. Ils étaient profondément pénétrés d’ un esprit divin et c’ estdans cet état d’exaltation qu’ ils gravissaient les montagnes: là-haut, ilsse délivraient petit à petit de leur passion et réintégraient ensuite leurvillage.Pour en revenir au culte de Dionysos, aucune tradition ne mentionnede danse sur des charbons ardents. Une telle coutume de danse ne nousest connue qu’ en ce qui concerne Artémis Pérasie, en Cappadoce d’AsieMineure, et plus précisément à Castabaia (cf. Strabon 12. 537). Etant donné donc Γ absence totale de témoignages dans la Grèceancienne et en Thrace même sur ces dances sur des charbons ardents,on ne saurait faire remonter la coutume actuelle à T antiquité et, encoremoins, en prouver le bien-fondé.Ce qui résulte de Γ ensemble de P enquête, c’ est la constatation quecette coutume orgiaque est en rapport étroit et exclusif avec le culteou adoration de St. Constantin, avec un net caractère de mysticisme chrétien. D’ où cette opinion, la plus probable, que nous devons rechercherla genèse de la coutume en question dans Γ histoire même de Constantinle Grand.Déjà Philostorgios, un auteur du Ye s. accusait les chrétiens d’ adorer, avec des sacrifices, des lampions, de Γ encens, la statue de Constantin-Soleil, dressée sur la colonne de pourpre, érigée dans Γ Hippodromede Byzance. D’ après ce témoignage, deux auteurs, J. Smyrnof et C.Roméos, ont soutenu que la coutume des «Anasténaria» reflétait ce cultelointain de Constantin-Soleil. On est ainsi amené à situer la genèse decette coutume mystique dans la région montagneuse de la Thrace du nord-est, peu après la mort de ce grand protecteur de la foi chrétienne, à savoir au IVe siècle de notre ère.
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πυροβασία