Νέαι προσωπογραφίαι της Μαρίας Παλαιολογίνας και του Θωμά Πρελιούμποβιτς (πίν. 18-24)

Part of : Δελτίον της Χριστιανικής Αρχαιολογικής Εταιρείας ; Vol.22, 1966, pages 53-70

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53-70
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Nouveaux portraits de Marie Paléologine et de Thomas Preljubović (pl. 18-24)
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En nettoyant une icône qui se trouve avec beaucoup d'autres auTrésor du monastère de la Transfiguration, aux Météores en Thessalie,et représente l'Incrédulité de Thomas ( PI. 18- 19), on y a mis à jourla figure d'une femme vêtue d'un riche costume royal et avec unecouronne sur la tête. Elle se trouve près de l'apôtre Thomas qui sedirige vers le Christ et, à son côté, on voit la tête d'un homme qui setourne vers le spectateur.Les traits du visage de cette figure féminine (PI. 21 a) au costumeroyal ressemblent d'une manière frappante à ceux de Marie Paléologine,la soeur de Jean - Joasaph Uros" Paléologue et femme du despote deJannina Thomas Preljubovic, traits que nous connaissons par ses portraits sur le volet de diptyque conservé au Trésor du monastère de laTransfiguration, aux Météores et sur celui du diptyque de la cathédralede Cuenca en Espagne (PL 21 β,γ). Or nul doute que la reine surl'icône de l'Incrédulité de Thomas représente Marie Paléologine. Quantà la figure masculine qui se trouve à côté d'elle (PL 22), la suppositionqu'elle pourrait représenter un apôtre est tout à fait invraisemblable.Avec celle-ci les apôtres qui assistent à la scène seraient douze, tandisque nous connaissons par le récit évangélique que dans les faits quieurent lieu entre la Résurrection et l'Ascension les disciples n'étaientque onze, car Mathias n'était pas encore élu à la place de Judas. Onzesont-ils aussi les apôtres sur les monuments figurant l'Incrédulité deThomas, sauf quelques très rares exceptions sans intérêt.D'autre part la figure à côté de Paléologine est la seule dans lacomposition qui regarde le spectateur. Les visages des apôtres sonttournés vers le Sauveur sauf quatre disciples qui forment deux coupleset parlent entre eux.Enfin l'expression très individuelle de cette figure ( PL 22 β ) estnettement différente de celle des apôtres qui sont représentés d'une manière on pourrait dire impersonnelle (PI. 20a), celle des types crééspar la vieille tradition iconographique.Or cetfe figure est sans aucun doute un portrait. Sa place à côtéde Marie Paléologine et près de l'apôtre Thomas sont des indices certains qui nous permettent d'identifier le personnage représenté avecl'homonyme de l'apôtre, le despote de Jannina Thomas Preljubovió, lemari de Paléologine. À cette identification paraît à première vues'opposer le fait que le présumé Thomas ne porte pas ni un costumerichement orné ni une couronne, comme sa femme. Mais cela peut, àmon avis, s'expliquer si on se rappele que Thomas était-il en réalité ledespote de Jannina, sans avoir reçu toutefois de l'empereur les insignesde sa dignité, ce qui arriva seulement en 1383, une année avant sonassassinat. Au contraire, Marie Paléologine est représentée en costumeroyal, car c'était elle la vraie souveraine du despotat de Jannina qu'elleavait reçu de son père Symeon Uros" Paléologue.Quant à la date de l'icône, le portrait de Thomas Preljubovié nouspermet de la placer entre les années 1367 et 1384 pendant lesquellescelui-ci fut despote de Jannina. Mais je crois que nous pouvons serrerde beaucoup ces limites chronologiques. Il est, en effet, très probable,je pense, que les donnations de Marie Paléologine au couvent de laTransfiguration, aux Météores, devraient commencer depuis l'entrée àcelui-ci de son frère Jean- Joasaph comme moine. Or ce fait doit seplacer, suivant les récentes très minutieuses recherches du professeurM. Lascaris, entre 1372 et 1381. Par censequent l'icône de l'Incrédulitéde Thomas et le diptyque au Trésor du monastère de la Transfiguration, dont il ne reste aujourd'hui que le volet avec le portrait de Paléologine, ne paraissent remonter plus haut que 1372 ni descendre plusbas que 1383, année à laquelle Thomas reçut de l'empereur les insignesde sa dignité.Du point de vue iconographique il faut noter le vif mouvement ducorps du Christ, dont l'inclinaison on pourrait dire exagérée du busteest due au besoin auquel se trouva l'artiste pour mettre sous le brasdroit du Sauveur le couple des despotes et l'apôtre Thomas. Ce bras,légèrement courbé en arc au-dessus des despotes, et la main bénissanteont peut-être une signification allégorique : la protection divine souslaquelle se trouve le couple.L'icône de l'Incrédulité et les diptyques du monastère de la Transfiguration et de Cuenca proviennent sans doute des ateliers de Jannina, la capitale du nouveau despotat créé vers le milieu du XlVe siècled'une partie de l'ancien et brillant despotat d'Arta. Ces trois oeuvres picturales auxquelles on pourrait ajuter une série de belles icônes récemment nettoyées qui se trouvent aux monastères des Météores, nousrévèlent un nouvel aspect de la peinture du temps des Paléologuesappartenant en propre, à ce qu'il paraît, aux ateliers de Jannina, ateliers dont on ignorait jusqu'aujourd'hui les produits et l'existancemême.
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