Εικόνες επιστυλίου από το Άγιον Όρος (πίν. 77-93)

Part of : Δελτίον της Χριστιανικής Αρχαιολογικής Εταιρείας ; Vol.22, 1966, pages 377-403

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377-403
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Icônes d’ architraves provenant du Mont Athos (pl. 77-93)
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L'auteur voudrait ajouter, par cette note, quelques pièces inéditesau dossier de ce genre spécial d'icônes, constitué pour la première foispar Sotiriou (Note 1), complété dernièrement par Lazarev (Note 2) etWeitzmann (Note 3) et, à ce propos, récapituler ce que l'auteur avaitnoté ailleurs à ce sujet (Note 4).La pièce principale est une icône conservée dans le dépôt du Monastère de Vatopédi; elle serait constituée de cinq pièces, dont on connaîtactuellement les quatre, la dernière faisant défaut. La hauteur est de69 cm., la longueur de la pièce centrale (PI. 77) est de 213 cm., et dechacune des pièces latérales 72 à 75 cm. On pourrait calculer que lalongueur totale atteindrait à l'origine les 5 m. Il s'agirait donc de l'icônela plus longue et la plus haute connue actuellement. Au centre est représentée la Grande Déisis (PI. 77) qui occupe 5 panneaux arqués, et, à sescôtés, s'étalent: deux scènes de la vie de la Vierge: Entrée au Templeet Fiançailles de la Vierge (deux panneaux) (PI. 78) et six Fêtes : L'Annonciation et la Nativité du Christ, Résurrection de Lazare, Entrée àJérusalem (PI. 77), Crucifiement et Descente de Croix (PI. 79, 82, 83, 84,85). Sur la pièce perdue seraient représentées: la Descente aux Limbes etl'Ascension ou la Dormition de la Vierge, etc.L'étude de l'évolution de la représentation, sur l'épistylion (l'architrave) du templon, de la Grande Déisis (Déisis élargie avec les figuresdes anges et des apôtres) montre que cette composition domine d'abordl'architrave du templon (décor sculpté, gravé ou en émail, IXe-Xe siècle)(p. 380-382). Avec l'introduction des longues icônes peintes qui surmontent l'architrave du templon, en bois ou en marbre (XI e siècle?), lesFêtes y apparaissent. D'après les indications de textes comme le Typikon du Monastère de Pétritzos et l'inventaire du Rossikon, le templonserait décoré, au XI e siècle, seulement du Dodékaorton ; pourtant, despièces, comme les plaques d'ivoire de Bamberg, la plaque de marbredu Musée Byzantin et le fragment d'épistyle de l'Ermitage avec lessaints militaires indiquent que la Grande Déisis n'avait pas disparue àcette époque (pp. 383-384). En tous cas, au XII e siècle il paraît queles Fêtes (cycle liturgique) s'étendent aux dépens de la Grande Déisisqui se réduit à un Trimorphon, à savoir à une simple Déisis à trois personnes, représentées toutes les trois dans un seul panneau. La GrandeDéisis de Vatopédi, constituée de neuf personnages, étalée sur cinq panneaux arqués — contre dix des Fêtes — indiquerait une reprise vers leXIII e siècle du thème de la Grande Déisis, thème qui aboutira à occuperde nouveau seul une série entière. (D'ailleurs, il n'est pas possible desavoir actuellement si, en réalité, la Grande Déisis avai cessé d'occuperune série à part sur l'épistyle aux -XIIe siècle, ce qui ne paraît pasd'usage fréquent). Deux icônes inédites faisant, à l'origine, partie d'unemême série constituée de longues planches unies, qui ornait un templonathonite, y sont à ajouter aux rares exemples d'époque byzantin^ signalés jusqu'ici (PI. 92-93, p. 386-387). Quatre apôtres y sont représentésen pied, par deux sur chaque panneau arqué d'une ogive, et la pièce,d'un style «macédonien» retardataire, daterait du début du XVe siècle.Ce type d'icônes longues, dites «apostolika», a survécu dans les églisesgrecques et balkaniques jusqu'à la fin du XIXe siècle (p. 385 et n. 5).Quant aux icônes longues avec les Fêtes, aux deux pièces connuesde l'Ermitage (PI. 89-90, p. 397-398) sont à ajouter encore deux piècesinédites de Lavra (PI. 88 et 91). Toutes les quatre appartenaient au mêmeDodécaorton—icône longue découpée plus tard — qui dateraient du XIII eplutôt que du XII e siècle. Lazarev l'attribue — à cause de sa qualitémédiocre — à un atelier provincial, probablement athonite.On peut encore rapprocher deux autres pièces connues: une Résurrection de Lazare à Athènes et une Transfiguration à l'Ermitage(PI. 87 a et b), de forme carrée et de dimensions réduites (23x24 cm.),et reconstituer ainsi une partie d'une série d'icônes de Fêtes, séparéesl'une de l'autre, toujours au Mont Athos. Elles dateraient plutôt dudébut du XHIe siècle (p. 398-399).Au point de vue iconographique, les scènes représentées sur l'icôneépistyle de Vatopédi suivent, avec des différences minimes, les typescourants, surtout dans la miniature, du XII e et XIII e siècle (p. 388-391).A noter, le type de la Descente de Croix, plutôt rare (PI. 83, p. 391-392) et aussi une certaine liberté dans le choix des scènes, qui n'estpas conforme aux canons des grandes Fêtes. Ce qui distingue la plupartde ces scènes, c'est la tendance d'enrichir le contenu émotionnel et derendre les rapports humains entre les personnes représentées plus chaleureux; l'auteur y voit des caractéristiques plutôt du XHIe siècle. Lesdeux scènes de la vie de la Vierge (PI. 78) servent d'introduction auxscènes de la vie du Christ (p. 392-393). La qualité artistique n'est paspartout égale. Les meilleures parties sont: la Grande Déisis (particulièrement la belle tête du Christ, pi. 80), le Crucifiement et la Descente de Croix (PI. 79, 82, 83-85). La facture, très soignée, est plutôt picturale,avec des transitions nuancées, des draperies molles (p. 394-395). Laqualité de la pièce et les rapprochements avec des miniatures du XIII eindiquent un atelier constantinopolitain, ou, en tous cas, lié directementà la capitale. ; -D'autre part, l'identité du décor du revers de l'icône de Vatopédi(PI. 86A) avec celui de certaines icônes du Sinaï, de style, pourtant,différent, indiquerait une provenance commune du même atelier depremière classe, travaillant dans les limites d'une période qui pourraitdépasser celle d'une génération (p. 396). '"Le résultat de cette petite recherche serait la conviction que l'évolution de la forme et du caractère du templon vers l'iconostase dépend deConstantinople, que ces longues icônes d'entablements étaient beaucoupplus répandues que l'on ne pensait, et que les meilleures d'entre ellesétaient envoyées de la capitale vers les grands centres monastiques —•le Mont Athos et le Mont Sinaï.
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