Το πρόβλημα μιας μορφής Έλληνος φιλοσόφου (πίν. 25-26)

Part of : Δελτίον της Χριστιανικής Αρχαιολογικής Εταιρείας ; Vol.24, 1972, pages 67-81

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67-81
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Sur le problème de la figuration d' un «philosophe grec» (pl. 25-26)
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Dans le Réfectoire du monastère de Lavra au Mont Athos, dont ladécoration peinte date vers l'année 1536, parmi les figures de douze philosophes grecs, représentés dans la scène de l'arbre de Jessé, sur le mur sud,apparaît dans le groupe à gauche de Jessé (pi. 25), entre Pythagore etSolon la figure d'un philosophe du nom énigmatique Dialid (pi. 26).Selon Spetsieris (Images des philosophes Grecs dans les églises,Athènes 1964), il s'agit d'une figure féminine, dont le nom est lu par luiΑΙΑΛΗΑ, et laquelle peut être identifiée, selon son opinion, avec la fameusephilosophe d'Alexandrie 'Υπατία. Ce point de vue n'est pas probable,parce qu'il s'agit, sans doute, de la figure barbue d'un homme d'âge mûr,qui ressemble, en plus, beaucoup avec Platon dans la même scène, et dontle nom doit être lu correctement ΔΙΑΛΗΔ.D'ailleurs, selon l'opinion de G. Nandris, (Contribution à l'étudede la peinture murale de Lavra, dans «Le Millénaire du Mont Athos»,Venezia 1964, v. II, p. 267), le dit ΔΙΑΛΗΔ de Lavra, ainsi que les philosophes avec des noms d'une parenté auditive ΟΠΛΗΔ et Thgilid, Glid,qui sont représentés dans des scènes analogues de Voronets et de Saint -Georges de Suöeava, réciproquement, doivent être identifiés avec Ευριπίδης.Nandris, explique cette identification par le dommage actuel des lettresde l'inscription du nom ΟΠΛΗΔ de Voronets, lequel devait être à l'origineΟΡΙΠΗΛ et dériver du grec ΕΥΡΙΠΙΔΗΣ. Mais ce point de vue ne peutpas être accepté dans le cas de Dialid de Lavra, parce que, d'après cetteinterprétation, la provenance des deux autres types Thgilid et Dialidreste inexpliquée. En plus, la conclusion de Nandris, que l'original del'arbre de Jessé et en conséquence les modèles de Lavra proviennent deRoumanie est appuyée sur des documents rares et faux, commel'hypothèse sur la dérivation du type Dialid et le déchiffrement erroné desnoms de deux autres philosophes de la Trapéza de Lavra, et précisémentde ΠΥΘΑΓΟΡΑΣ comme Pivogoras et de ΓΑΛΗΝΟΣ comme Palinos =ΑΠΟΛΛΏΝΙΟΣ.L'identification du nommé ΔΙΑΛΗΔ de Lavra présente de grandes difficultés, par le fait même que ce nom est inconnu dans l'antiquité grecque ainsi qu'à l'époque byzantine, et n'est jamais mentionné dans aucun dictionnaire de la langue grecque, qui, d'ailleurs, ne comprend pas des mots seterminant en — ηδ.D'ailleurs, la place de cette figure dans le groupe des philosophes deLavra prouve, qu'il s'agit d'une personnalité plus ou moins connue dansle monde grec ancien et dans la littérature byzantine, d'un nom rarequi a subi plusieurs déformations et pour cela incompréhensible.Après ces considérations, Γ auteur soutient que très probablement laforme originale du nom ΔΙΑΛΗ4 est ΑΙΘΑΑΙΔΗΣ.Le dit Aithalides fut un personnage mythologique de l'antiquité grecque, fils d'Hermès et d'Eupolémia ; selon une ancienne tradition, citée parDiogene Laertios, Pythagore se souvenait qu'il fut né à son origine commeΑίθαλίδης, fils d'Hermès, qui lui fit le don de conserver la mémoire de savie passée durant toutes les différentes étapes de métempsychose.Le nom d'Aithalides n'est jamais rencontré dans les textes de caractèreapocryphe de la littérature médiévale, parmi les dieux et les philosophes del'antiquité, qui sont considérés comme prophètes du Christ. Pourtant, dansles textes ainsi que dans les décorations peintes des églises se rencontrentHermès, surnommé d'habitude le Trismégistos, et Pythagore, dont Aithalides fut, selon la tradition, la figure médiane et conjonctive.En plus, la place de Dialid à côté de Pythagore à Lavra, son attitudequi fait pendant à celle de Pythagore, de sorte que ces deux figures sontliées iconographiquement, constituant en effet une pair de philosophesainsi que d'autres éléments figuratifs, soutiennent l'hypothèse de l'identification de ΔΙΑΛΗΔ à Αίθαλίδης.La présence d'Aithalides parmi les philosophes, à côté de Pythagore,pourrait être donc interprétée comme la présentation double d'une seulehypostase, et, pour ainsi dire, comme témoignage, indirectement suggéré,du dogme de l'incarnation ; beucoup plus, parce que ces deux figures, selonla tradition ancienne, étaient à travers les metempsychoses successives d'origine divine commune. Cette hypothèse, proposée sous une certaine réserve,pourrait être soutenue seulement par le fait qu'elle tire son origine à latradition populaire médiévale apocryphe, de laquelle provient, d'ailleurs,tout le mythe des prophéties des dieux et des philosophes grecs surΓ avènement du Christ.De point de vue purement paléographique, le nom Αίθαλίδης estpeut-être le seul dans les dictionnaires de la langue grecque, qui, déformé,pourrait prendre le type de nom ΔΙΑΛΗΔ. Et cela précisément, selon le schéma ΑΙΘΑΛΙΔΗΣ — ΑΙ(Θ)ΑΛΙΔΗΣ — ΔΙΑΛΙΔ(ΗΣ) — ΔΙΑΛΗΔ, OU le schémaΑΙΘΑΛΙΔΗΣ — ΑΙΔΑΛΙΔΗΣ — ΔΙΑΛΙΔ(ΗΣ) — ΔΙΑΛΗΔ.Cette curieuse figure est rencontrée encore une fois, au moins sous lenom ΖΗΑΛΙΓΗΣ parmi des philosophes Grecs, dans la scène de l'arbre deJessé de l'église de la Nativité à Arbanassi en Bulgarie, datée de 1681. Laconsonnance et la ressemblance auditive du nom ΖΗΑΛΙΓΗΣ avec le nomΑΙΘΑΛΙΔΗΣ et le ΔΙΑΛΗΔ de Lavra sont évidentes. Sans aucun doute ils'agit bien du même «philosophe», d'après l'examen comparatif des diverséléments figuratifs de ΖΗΑΛΙΓΗΣ avec ceux de ΔΙΑΛΗΔ. D'ailleurs larelation iconographique concrète entre les deux ensembles de philosophes àLavra et à Arbanassi qui se distinguent d'une richesse plus grande dansles textes des rouleaux d' Arbanassi rend très probable, que tous les deuxreproduisent un ensemble peint ou même une simple description d'untexte, qui avait servi comme modèle dans les deux cas.
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