Παραστάσεις του Πατριάρχη Νικολάου Γ' του Γραμματικού σε μικρογραφίες χειρογράφων (πίν. 27-30)

Part of : Δελτίον της Χριστιανικής Αρχαιολογικής Εταιρείας ; Vol.28, 1981, pages 147-160

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147-160
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Portraits de Nicolas III Grammaticos dans certaines miniatures (pl. 27-30)
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Parmi les nombreuses miniatures qui illustrent le texte de Jean Climacus dans le manustrit bien connu Vaticanus Gr. 394, nous avons signalé certaines scènes que l'on peut rattacher au patriarche Nicolas III Grammaticos (1084-1111). La première scène (PI. 27a-b) représente un moine quittant le monde pour monter les trente marches de l'escalier des vertus. A la f. 17 (PI. 28a) le moine se dirige vers le monastère de Lophadion, comme nous l'apprend la légende dans la marge. Dans les scènes d'après, le même moine poursuit son destin et arrive à monter plusieurs marches de l'escalier. A la f. 78 (PI. 28b), on voit saint Jean Climacus assis au centre. II s'adresse à deux moines debout à sa droite et, montrant un moine qui se trouve de l'autre côté, il dit "Celui-ci est le prudent moine Nicolas qui a gagné pour toujours l'insensibilité parfaite". Cette phrase est écrite dans la marge supérieure, tandis qu'une autre légende à droite ajoute: Ό μοναχός Νικόλαος ό έν τφ Λοφαδίφ. Sur la miniature de la feuille 153 le même moine a atteint le sommet de l'escalier. A droite saint Jean dit: "Qui a vaincu le corps a vaincu la nature et qui a vaincu la nature est arrivé au-dessus de la nature". Or, nous savons que Νικόλαος ό έν τφ Λοφαδίω est le patriarche Nicolas I II Grammaticos; il fut un grand théoricien de la vie monastique et a souvent signé comme moine pendant les vingt-sept années où il a occupé le trône patriarcal de Constantinople. Il est bien probable que le Vatic. Gr. 394 a été écrit dans ce monastère du Prodrome. Nicolas est aussi appelé Θεοπρόβλητος, Θεοχειροτόνητος, Θεοδ προβληθείς parce que son élection sur le trône patriarcal a été le fait de l'intervention divine. C'est Alexis Comnène qui, pour cette élection, a recouru au tirage au sort, des billers ayant été posés sur l'autel. L'éloge inédit de Nicolas par le rhéteur Mouzalon décrit cette élection miraculeuse à laquelle assistait Alexis qui prit lui-même le billet portant le nom de Nicolas, tandis que le peuple priait. Dieu a désigné du doigt έδακτυλοδείκτησεν le fils qui a reçu sa grâce. Cette élection a été la gratification de la vertu (f. 292). J e pense que deux miniatures bien connues qui se trouvent, l'une dans le rouleau liturgique de l'Académie de Leningrad (PI. 30a-b) et l'autre dans le Psautier de Londres, Brit. Mus. Addit. 19352 ff. 191 - 192 (PI. 29a-b), miniatures qu'on a autrefois interprétées comme représentant des investitures d'higoumène, uniques en leur genre, illustrent l'élection de Nicolas III de la main même de Dieu, en présence du Prodrome. L'higoumène qui reçoit le bâton de la main du Christ est nommé ό άγιώτατος πατήρ ήμδν. Jamais un higoumène n'a le titre d'ayiciucrcog, épithète réservée au patriarche et on ne retrouve pas ailleurs de scène d'investiture d'higoumène. Par la suite, parmi les miniatures du Paris. Gr. 74, qu'on a souvent mentionnées comme très proches des manuscrits cités ci-dessus, on retrouve trois miniatures avec un higoumène qui reçoit les attributs d'un hiérarque. L'évangéliste Jean, dans une miniature de la f. 213, à la fin de son évangile, offre un bâton au κύρ ηγούμενος, sous la main de Dieu dont les rayons sont dirigés vers l'higoumène. Une épigramme au-dessous de la miniature s'adresse à ce Père pour dire que le Θεόσδοτος bâton ne vient pas de Sion mais du ciel. A la f. 61, Matthieu offre un Évangile au même κύρ ηγούμενος et une épigramme à la f. 62 nous apprend qu'il s'agit d'un higoumène du couvent du Prodrr^e . A la f. 101 Marc offre un homophorion et on peut lire une autre épigramme sous forme de dialogue, f. 102. Il s'agit probablement de l'élection pleine de grâce de Nicolas III. Le Paris. Gr. 533 appartient à la même famille de manuscrits. La f. 3 nous montre une scène d'enseignement: un hiérarque est assis au centre. De deux côtés, deux groupes de moines. Au-dessous, une épigramme adressée à Nicolas auquel les moines expriment leur reconnaissance pour avoir eu la chance d'être ses disciples. Α. Grabar a signalé la grande parenté de tous ces manuscrits datant de la fin du li e s. Ils ont tous été écrits dans un monastère du Prodrome, le monastère de Stoudion ou celui de Pétra. C'est ce dernier qui a été proposé par Farmakowski pour le rouleau de Leningrad. A. Grabar préfère Stoudion et cette opinion est suivie dans les études plus récentes, quoique le monastère de Stoudion ne soit mentionné dans aucun colophon de ces manuscrits. La mention du monastère de Lophadion dans le Vatic. Gr. 394 nous oblige à accepter qu'au moins un manuscrit dépend de ce monastère qui était alors le centre de la puissance ecclésiastique exprimée par Nicolas III. Comme le souligne le père Darrouzès, ce dernier avait droit de regard sur tout monastère. Dans les recherches les plus récentes le monastère de Lophadion est situé à Hiéron, c'est-à-dire sur la rive asiatique du Bosphore. Nous rattachons ce couvent à un grand couvent du Prodrome, το έν τω Μοναχείφ, qui est décrit dans une hypotypôsis du 12e s. Un problème reste encore sans réponse le grand monastère de Pétra a-t-il un rapport avec Lophadion, deux noms qui ont à peu près le même sens ? Nous avons déjà remarqué certains points communs aux deux couvents.
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