Ό θρήνος του νεκρού έν Ελλάδι : (Το μοιρολόγι καί ή εθιμοτυπία του)

Part of : Επετηρίς του Κέντρου Ερεύνης της Ελληνικής Λαογραφίας ; Vol.18-19, 1965, pages 11-40

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11-40
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Thrènes funèbres en Grèce. : Le mirologue et son cérémonial
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Dans l'introduction de son étude, l'auteur mentionne les différents mots et phrases que le peuple grec emploie pour désigner le mirologue et les circonstances pendant lesquelles il le chante. Par la suite il examine: a) les lieux de la Grèce où sont chantés les mirologues à ce jour, b) la façon dont on dit les mirologues à quelqu'un qui est mort à l'étranger loin des siens, c) quel est le cérémonial du thrène dans les différentes régions de la Grèce. Voici quelques exemples: dans le village de Grizi de la province de Pylie (Péloponèse) les femmes couvrent leur tête et leur visage avec un mouchoir noir de façon à ce qu'on ne voie même pas leurs yeux. D'habitude une femme commence le mirologue et les autres reprennent en choeur- Dans le village de Xirómeron en Acarnanie les femmes qui se lamentent font un cercle autour du cercueil du mort en se divisant en deux choeurs. Le mirologue est accompagné par des exclamations, des cris stridents et des mouvements du corps, des mains, de la tête et des coups sur la poitrine et les genoux en suivant le rythme de la mélopée. Dans la région du Magne le mirologue est le plus souvent un dialogue en vers où l'on expose tout ce qu'on aurait pu dire au mort, pour louer ses vertus, souligner le vide qu'il laisse et lui promettre qu'on le vengera s'il a été assasiné par un ennemi. Par la suite l'auteur mentionne le cérémonial du mirologue des colons maniâtes de Corse, en faisant une comparaison entre le mirologue de ceux-ci et le mirologue des indigènes. Il examine également quelles personnes chantent d'habitude les mirologues, et dans quelles régions on engage des pleureuses professionnelles contre paiement. L'auteur décrit les principales caractéristiques des mirologues comme chants funèbres, et il les vante comme spécimens de la poésie populaire grecque. Les mirologues se divisent en deux grandes catégories: a) Les mirologues improvisés, parmi lesquels ceux qui ont fait une impression spéciale se maintiennent dans la mémoire du peuple avec ceux qui par leur contenu et leur forme peuvent émouvoir toujours son âme. b) Ceux qui sont devenus des types modèles et les mirologues qui proviennent de la tradition, dénommés τοΰ Χάρου (de Charon). Dans les vers de ces derniers revivent des croyances des anciens Hellènes sur l'au-delà. Parallèlement et tout particulièrement sont examinés les distiques des mirologues des îles ainsi que les mirologues de certaines régions de la Grèce continentale qui sont en prose et qui prennent une forme poétique par les interjections et autres lamentations, ainsi que par la prosodie. Les allégories contenues dans les mirologues sont du point de vue esthétique très intéressantes. Ainsi le mort est comparé à un pommier ou à un autre arbre que le fleuve emporte ou qui est desséché ou déraciné, à un oiseau qui s'est échappé de sa cage, à un aigle qui s'est envolé, à une brebis que le loup a emportée, à un voilier qui s'en va avec de l'or, ou de l'argent qu'on a perdu etc. Les images poétiques de ces allégories sont parmi les plus expressives et les plus belles de la poésie populaire néohéllenique. Dans la deuxième partie de son étude l'auteur se rapporte à l'antiquité hellénique et à l'époque Byzantine où il examine en lignes générales le thrène des morts en le comparant aux mirologues actuels du peuple grec. Outre la mention des thrènes et de la manière dont ces thrènes sont décrits dans Homère, l'auteur relate la conception que les anciens Hellènes et les Byzantins avaient des thrènes funèbres et renvoie au passages relatifs d'Hérodote, de Platon, de Plutarque, de Lucien, de St. Jean Chrysostome etc. Dans la troisième et dernière partie de son étude, l'auteur entreprend une recherche comparative du thrène funèbre grec avec celui des people voisins de la Grèce, de la Péninsule Balkanique, Bulgares, Serbes et Roumains. En comparant le mirologue grec à celui des peuples précités l'auteur trouve certaines ressemblances, mais aussi des différences sensibles quant au cérémonial, à la composition et au contenu. Un grand nombre de mirologues en Bulgarie et en Yougoslavie sont, comme en Grèce, improvisés. Là aussi ce sont les femmes qui en majeure partie expriment Presque comme chez nous leur douleur en se frappant la poitrine et les genoux et en se déchirant le visage avec les ongles. Les différences les plus sensibles apparaissent dans le chant funèbre roumain et tout particulièrement dans les mirologues originaux a) du sapin (bradului) et b) de l'aube avec les danses que dansent ceux qui veillent le mort pendant la nuit autour du feu qu'on allume près du cerceuil. En terminant l'auteur mentionne certaines coutumes relatives au thrène funèbre, dont celle de l'autodéchirement, qui sont propres à certains peuples primitifs et semicivilisés, et conclut que les thrènes qui s'accompagnent d'autodéchirement ont leur origine dans la croyance primitive selon laquelle on peut empêcher les maux que le mort est susceptible de causer aux vivants. Par ces actes les vivants combattent le soupçon que le mort pourrait avoir qu'ils sont responsables de son décès. Parallèlement à cette conception, continue l'auteur, le mirologue a été et demeure l'expression de la douleur causée par la perte d'une personne chère. Cette conception a dominé toutes les autres idées et manifestations au cours des diverses étapes évolutives de la civilisation humaine.
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