Το άσμα τής χελιδόνος (χελιδόνισμα) τήν πρώτην Μαρτίου.

Part of : Επετηρίς του Κέντρου Ερεύνης της Ελληνικής Λαογραφίας ; Vol.20-21, 1967, pages 15-54

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15-54
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La chanson de l'hirondelle (Chelidonisina) le premier mars
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Le jour de l'An (premier janvier), le premier mars et le premier septembre, le peuple situe par tradition, comme l'on sait, des coutumes à contenu religieux, magique et divinatoire. A ce point de vue, le premier mars a, entre ces divers jours, une importance capitale. Parmi les coutumes de ce jour-là qui ont une diffusion panhellénîque, on trouve principalement, avant le lever du soleil, le lien du «mars», c'est-à-dire de deux fils, l'un de couleur blanche, l'autre rouge, jaune ou doré, que les mères font à un des doigts de la main, ou au poignet ou au cou de leurs enfants, ou que les jeunes filles se font de même à la main ou au cou. Le but de cette coutume est, selon la croyance populaire, d'empêcher le soleil de mars de brunir le visage de la personne (enfant ou jeune fille) sur qui l'on a attaché les fils de couleur, mais en réalité, il a existé autre fois une croyance, oubliée avec le temps, en la protection de l'individu contre le mal et plus spécialement contre la maladie. Il faut signaler qu' au IVe s. ap. J. C. St Jean Chrysostome (Migne, P. G. 61,105) mentionne cette habitude comme idolâtre. Pour renforcer la puissance protectrice du «mars» c.-à.-d. des fils de couleurs, on le place en certaines régions, hors de la maison, pendant la nuit qui précède, afin de lui faire prendre, dit-on, la rosée de la nuit. Ceux qui portent ce «mars» le dénouent de leur main ou de leur cou lorsqu'ils voient la première hirondelle revenir dans leur pays au printemps, et le déposent sur un arbre, par ex. sur un grenadier, ou sous une pierre. Ailleurs, c'est à Pâques, pendant la cérémonie de la Resurrection, qu'ils le brûlent à la flamme du cierge qu'ils tiennent à la main ou dans le brasier ou l'on brûle l'effigie de Judas. En plus de cette habitude, on observe en de nombreux endroits, quel est celui des habitants du village qui entrera le premier dans la maison de chaque famille, le jour du premier mars, parce que l'on croit qu'il peut exercer une influence, dans le sens de la prospérité ou du Malheur de la famille. De même, dans des régions agricoles et pastorales, la maîtresse de maison, après avoir balayé la maison le matin, dit en jettant à l'extérieur les balayares : Dehors puces et punaises (ou: rats) ; entrez mars et la joie et l'heureuse ménagère. En outre, on amene à la maison, avant le lever du soleil, l'eau de la source, après avoir versé au préalable celle qui s'y trouvait la veille, ou brise les cruches qui ont des fissures et Ton observe la situation météorologique ce jour-là ou du 1er au 3 mars, et l'on en tire des prévisions sur le temps pendant le reste des mois de l'année. En Crète (province de Sitia) on fouette les animaux donestiques (principalement les animaux de traitboeufs- et les bêtes de somme) avec une branche d'asphodèle pour les rendre fier et vigoureux. (Voir ci-dessus, pp. 15-18). Face à ces coutumes existe encore celle du «chelidonisma», qui est aujourd'hui extrêmement répandu surtout en Grèce du Nord (Macédoine), dans l'île de Rhodes et en d'autres endroits. Au siècle passé et jusqu'en 1920 elle existait dans une grande partie du monde grec. (Cf. aussi Cl. Fauriel, Chants populaires de la Grèce moderne, I, 1824, pp. XXVIII, CIV-CV. II, 1825, pp. 247,256). Il s'agit de la chanson de l'hirondelle qui chantent des groupes de 2 à 4 enfants, ou plus, d'ordinaire élèves de l'école communale, le premier mars. L'un des membres du groupe de chanteurs tient à la main une effigie d'hirondelle en bois, placée au sommet d'un bâton ou d'un autre objet de bois et à laquelle on peut, au moyen d'une mince cordelette attachée à l'hirondelle et passant par un trou pratiqué dans le support, imprimer un mouvement de rotation, quand les enfants exécutent la chanson devant l'entrée de chaque maison. (Voir fig. 1 -5). Le contenu de la chanson est : l'annonce du printemps par le retour de l'hirondelle, l'expulsion des bestioles (puces, punaises) et des rats hors de la maison, des souhaits de santé et de richesse pour les membres de la famille, et enfin la demande par les enfants d'une gratification de la part de la maîtresse de maison. Pour cette chanson de l'hirondelle, l'auteur donne : a) des varientes des types essentiels, sous lesquels elle apparaît, comme texte (pp. 32 - 35) et comme musique (pp. 36-39). b) un tableau de sa répartition géographique. (Voir ci-dessus, pp. 25-32 et Carte p. 3o). Ensuite sont examinés ses motifs et enfin sa provenance historique et son évolution. A ce dernier point de vue-celui de l'origine historique on sait depuis longtemps que la chanson est une survinance de l'Antiquité. Athénée (III s.ap. J.C.) dans les «Deipnosophistes» (H. 60, p. 360) signale qu'elle était chantée par des enfants à Rhodes, comme elle Test encore aujourd'hui en des nombreux villages de l'île, et en cite le texte, qui sur un assez grand nombre de points correspond au texte néohellénique. L'auteur remarque ensuite que la place symbolique particulière de l'hirondelle dans l'âme du peuple grec, comme dans celle d'autres peuples européens (cf. Handwört. d. deutsch. Abergl. l'article: Schwalbe), comme oiseau porteur du message du debut du printemps, est extrêmement ancienne. En sa qualité d'annonciatrice de la venue du printemps, l'hirondelle n'est pas seulement mentionnée dans la littérature de l'Antiquité, on en trouve également des représentations sur des peintures de vases, comme la représentation celebre de la cuvette («péliké») d'Euphronios (VI. s. av. J.C.) (voir fig. 10) et une autre de 1500 av. J C. sur une coupe («Kymbe») dans l'île de Santorin. (Voir ci-dessus, p. 47). Le caractère scolaire de chanson moderne de l'hirondelle doit également être considéré comme ancien. On en trouve un témoignage certain dans un texte de la chanson qui a été conservé dans des manuscrits des Xlle et XVe s. ap. J. C. (Voir ci-dessus, pp. 45, 49). Dans un assez grand nombre de provinces grecques, cette chanson est appelée «calanda» c.-à.-d. chanson du jour de l'An. On doit considérer que ce nom, qui tire son origine du mot latin Calendae s'est conservé depuis une époque qui a pris fin en 153 av. J.C. (ou plus tard dans la péninsule balkanique), et où dans le calendrier romain le premier jour de l'année était le premier mars. Ainsi, aussi bien la chanson de l'hirondelle ce jour-là, avec son caractère panégyrique et également magique, que les autres coutumes actuelles, mentionnées ci-dessus, et qui ont aussi un caractère magique ou divinatoire, ont dû être initialement liées au premier mars, considéré comme jour de l'An, c'est avec ce sens qu'elles se sont perpétuées par la suite, même après le déplacement du jour de l'An au premier janvier en 153 av. J . C , et ells se sont conservées jusqu'à aujourd'hui en ayant pour but de chasser de la maison le mal qui provenait de l'hiver et de régénérer la nature pour obtenir une riche production du sol et pour préserver la santé des membres de la famille
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