Ή εικόνα του χωρικού μέσα από τίς παροιμίες τού ελληνικού λαού

Part of : Επετηρίς του Κέντρου Ερεύνης της Ελληνικής Λαογραφίας ; Vol.28, 1986, pages 109-122

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109-122
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L'image du paysan à travers les proverbes du peuple grec
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Les proverbes et les maximes populaires grecs qui se réfèrent aux paysans, à leur caractère et à leur comportement dans la société, sont nombreux. Ils expriment, presque tous, un mépris, une méfiance et même une attitude hostile vis-à-vis des villageois. C'est à cause de cette attitude que le mot χωριάτης (paysan) est devenu, dans la langue commune néo-grecque, synonyme de grossier, impoli, laissant place au terme χωρικός, d'origine savante, pour exprimer le paysan au sens propre. D'après les proverbes et les autres dictons populaires le concernant, le paysan (χωριάτης) est une personne d'un rang inférieure de la société, puisqu' il vit dans un village (χωριό), c'est-à-dire dans une petite communauté de gens d'une même situation sociale et d'une culture arriérée. Il y a des expressions proverbiales qui recommandent le comportement rude envers les paysans. Voici les traits du caractère et de la personnalité du paysan, toujours d'après les proverbes et les maximes de la tradition populaire néo-hellénique: Le paysan est un individu inculte et à l'esprit étroit. Ά cause de son origine modeste, de son manque d'instruction et de son mauvais caractère, il ne peut pas s'élever au-dessus de sa condition sociale. Il est condamné par nature à rester paysan à jamais. Si, par hasard, il arrive à améliorer sa condition du point de vue économique par exemple, il ne peut pas se débarasser de ses habitudes grossières qui traduisent son origine humble. Un maxime très répandu chez les Grecs des îles dit que même un saint d'origine villageoise ne mérite pas le respect et l'honneur de la part des chrétiens. Le paysan a de mauvaises habitudes et ne peut pas changer de comportement. Même ses enfants ne peuvent pas devenir des gens civilisés. Le nombre des proverbes et des maximes qui ont trait à la difficulté des paysans à s'adapter aux conditions d'une vie différente de celle des ruraux est assez élevé. Très nombreux sont aussi les dictons populaires se rapportant au langage grossier, aux manières impolies et au comportement maladroit des paysans quand ils se trouvent dans un milieu social qui n'est pas le leur. Elle connaît une diffusion presque panhellénique l'expression proverbiale d'après laquelle le paysan très souvent abuse de la gentillesse des autres, mal élevé qu'il est, et prend facilement des licences qui le font dépasser les limites de la bienséance et le rendent impudent et grossièrement indiscret. Le paysan est cupide, il a un caractère exigeant et ingrat. Il manque d'amour-propre. Il est malpropre et de présence non soignée. Ses sentiments sont instables. On ne peut pas lui faire confiance. Sa lenteur d'esprit le rend entêté; on s'entend donc difficilement avec lui. Même entre eux les paysans s'entendent avec difficulté et rares sont les cas où ils se mettent d'accord sur quelque chose. Toute tentative pour changer les mauvais traits de leur caractère est vaine. Le paysan est chicaneur et pauvre d'esprit; il ne voit pas la réalité et il fait des projets erronés et insensés. Ά cause de cela, il est souvent étourdi et parle sans réfléchir au détriment de son propre intérêt. Sa réaction dans les circonstances difficiles de la vie manque son but et finit par tourner contre lui. Son manque d' intelligence l’ amène à gérer mal ses finances. Sa curiosité le conduit à se mêler des affaires des autres. Enfin, le paysan est une personne crédule et imbécile qui, dans sa vanité, peut devenir exploité par les gens qui le flattent. On ne peut pas, à notre avis, considérer les dictons populaires qui donnent une mauvaise image du paysan comme des produits de l'esprit villageois, c'està- dire comme des expressions fabriquées par des gens de la même catégorie sociale que ceux qui sont méprisés et calomniés dans les proverbes et les maximes cités dans cet article. Malgré le caractère patoisant de la langue des expressions en question, celles-ci doivent être interprétées comme des constatations faites par des non-paysans, par des citadins provinciaux ayant des relations avec la classe paysanne, ou bien par des ruraux parvenus et désireux de se faire distinguer des gens des campagnes, dont ils détestent le mode de vie et la mentalité qui, pourtant, autrefois était aussi la leur.
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